L’IATA se plaint de l’augmentation des redevances aéroportuaires

L’Association du transport aérien international (IATA) a averti que les augmentations des redevances prévues par les aéroports et les fournisseurs de services de navigation aérienne (ANSP) ralentiraient la reprise post-pandémique du transport aérien.

Selon l’IATA, les augmentations confirmées des redevances aéroportuaires et ANSP ont déjà atteint 2,3 milliards de dollars. De nouvelles augmentations pourraient être multipliées par dix si les propositions déjà déposées par les aéroports et les ANSP sont acceptées.

« Certains aéroports et fournisseurs de service de navigation aérienne essaient de regonfler leurs finances en récupérant du “chiffre d’affaires perdu” auprès de leurs clients », les compagnies aériennes, a dénoncé le directeur général de l’IATA, Willie Walsh, à l’assemblée générale de l’association qui s’est tenue cette semaine à Boston (Etats-Unis). Il a ironisé sur « certains de nos soi-disant partenaires [qui] veulent augmenter les redevances pour récupérer l’argent que les compagnies aériennes n’ont pas pu dépenser chez eux pendant la crise sanitaire ».

Willie Walsh s’en est notamment pris à l’aéroport Londres-Heathrow qui a proposé une augmentation des redevances, payées par les compagnies aériennes pour pouvoir utiliser ces installations, de 90% l’année prochaine : « Vous rigolez ou quoi? Vous pensez vraiment qu’une augmentation de 90% va aider les compagnies aériennes? » L’IATA a aussi pointé du doigt l’aéroport Amsterdam-Schiphol qui prévoit d’augmenter ses redevances de plus de 40 % au cours des trois prochaines années, et Airports Company South Africa (ACSA) qui va les augmenter de 38 % en 2022.

En réponse à Willie Walsh, le directeur général d’ACI-Europe, qui représente les aéroports européens, Olivier Jankovec, a estimé que l’IATA avait brossé un portrait «déformé» du secteur aéroportuaire. « Les compagnies aériennes sont mal placées pour nous donner des leçons sur la protection des intérêts des clients alors qu’elles ont refusé pendant des mois de rembourser des passagers pour des vols qui n’ont pas pu avoir lieu », a-t-il ajouté.

©Royal Schiphol Group