La compagnie aérienne low cost Ryanair Holdings a enregistré durant les trois derniers mois de 2021 une perte nette de 96 millions d’euros, divisée par trois par rapport à il y a un an, sur un chiffre d’affaires ayant progressé de 331% emmené par un fort rebond du trafic passager.

Au T3 clos à fin décembre 2021, la spécialiste irlandaise du vol pas cher affiche un trafic ayant progressé de 286% à 31,1 millions de passagers, avec un coefficient d’occupation moyen de ses Boeing 737 de 84% (contre 8,1 millions et 70% au T3 2020). Après le fort rebond du T2 « suite au déploiement réussi du certificat Covid de l’UE » en juillet et l’assouplissement des restrictions de voyage, le T3 avait bien commencé, résume Ryanair, avec « de fortes réservations pour les vacances d’octobre et moins de confusion (en octobre) à propos de l’absurde système de lumières de “trafic” du gouvernement britannique ». Sa stratégie avait ainsi vu le trafic d’octobre atteindre 11,3 millions de passagers (occupation à 84%) ; novembre a vu ce dernier atteindre 86% (10,2 millions de passagers), mais avec des tarifs inférieurs. L’émergence du variant Omicron fin novembre « et l’hystérie médiatique qu’elle a générée en décembre » ont cependant forcé de nombreux gouvernements européens à réimposer des restrictions de voyage à l’approche de Noël, ce qui a considérablement affaibli le pic : résultat, 9,5 millions de clients et occupation à 81%).

Ces résultats ont néanmoins permis au chiffre d’affaires de Ryanair de passer à 1,67 milliard d’euros au T3 2021, contre 340 millions un an plus tôt. Dans le même temps, les coûts opérationnels ont progressé moins vite, de 670 millions à 1,59 milliards d’euros, permettant à la perte nette d’être réduite par rapport à l’année dernière de 321 millions à 96 millions d’euros (Ryanair était bénéficiaire au T3 2019). 

La low cost rappelle que ses capacités de janvier 2022 ont été réduites de 33%, abaissant les prévisions de trafic à entre 6 et 7 millions de passagers. « Nous espérons que le déploiement du rappel vaccinal à travers l’Europe ces dernières semaines, et de plus en plus de preuves qu’Omicron est moins virulent que d’autres variants, permettra aux gouvernements de l’UE de supprimer les restrictions de voyage et restaurer la confiance des consommateurs dans les voyages aériens inter-UE avant Pâques et le pic de l’été 2022 », explique Ryanair. Qui devant l’incertitude régnant durant le trimestre qui vient de débuter, maintient sa prévision de perte annuelle (à fin mars 2022) à entre 250 et 450 millions d’euros, une fourchette « plus large que la normale ».

Le CEO de Ryanair Holdings Michael O’Leary a déclaré : « les perspectives de prix et de rendements pour le reste de l’exercice 22 sont extrêmement incertaines. Bien que les réservations se sont améliorées récemment, suite à l’assouplissement des restrictions de voyage, la courbe de réservation reste très ‘tardive et proche’, de sorte que le trafic du quatrième trimestre nécessite une stimulation significative des prix à des prix plus bas pour récupérer rapidement le coefficient d’occupation, qui a subi de fortes baisses en raison de l’effondrement des réservations lié à Omicron au cours de la période de Noël et du Nouvel An ». Les prévisions de trafic de Ryanair pour l’année financière complète restent inchangées à « un peu moins » de 100 millions de passagers.

T3: Ryanair toujours dans le rouge mais moins 1 Air Journal

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