Aucune nouvelle offre pour le rachat de la compagnie aérienne ITA Airways n’a été formulée dans les temps, et selon la presse italienne le favori serait le groupe Lufthansa allié au géant du fret MSC.   

Pas de surprise dans le feuilleton de la privatisation de celle qui remplace la défunte Alitalia comme compagnie nationale italienne depuis le 15 octobre dernier : au 18 avril 2022, date limite de dépôt des expressions d’intérêt, seuls trois candidats se sont présentés. Le groupe Lufthansa donc, allié au géant italo-suisse du fret et de la croisière MSC, le groupe Air France-KLM allié à Virgin Atlantic et Delta Air Lines (les quatre formant une coentreprise transatlantique, même si Delta ne devrait pas investir) et au fonds Certares, et le fonds Indigo Partners, propriétaire notamment des low cost Wizz Air, Frontier Airlines, Volaris et JetSmart.    

Selon le Corriere della Sera, ces trois candidats auront accès à la « data room » d’ITA Airways « dans les prochains jours », avec des offres fermes exprimées d’ici le début du moi de mai, un protocole d’accord signé avec le vainqueur à la mi-juin (avec possible versement d’un acompte de 400 millions d’euros) et une finalisation d’ici décembre. Et les sources du quotidien au ministère de l’Economie affirment que le groupe allemand est clairement favori, notamment pour avoir chiffré son offre (entre 1,2 et 1,4 milliard d’euros).

Le Corriere cite en particulier Giovanni Fiori, ex-commissaire en charge d’Alitalia, selon qui la proposition allemande est la meilleure car « MSC développerait davantage son portefeuille de fret, Lufthansa resterait leader dans le segment des affaires et se renforcerait dans le segment du tourisme à destination et en provenance de notre pays ». Son argument : L’Allemagne et l’Italie « sont complémentaires », le premier étant un pays émetteur de passagers quand le second est récepteur – tout comme la France : « c’est pourquoi toute offre d’Air France ne serait optimale ni pour ITA ni pour l’Italie ».

Le quotidien rappelle au passage que le Trésor italien avait déjà « fuité » une ébauche de plan par Lufthansa et MSC pour ITA Airways, couvrant les années 2023 à 2028 (avec démarrage au début de la prochaine saison estivale). Le gouvernement serait pressé de mener à bien la transaction, afin d’éviter tout nouvel obstacle à la privatisation « interne ou externe ».

Basée à l’aéroport de Rome-Fiumicino, ITA Airways est déjà membre de l’alliance SkyTeam, comme Air France, KLM et Delta, et partage ses codes avec ces trois compagnies aériennes ainsi qu’avec d’autres membres de l’alliance mais aussi TAP Air Portugal (Star Alliance), Qantas (Oneworld) ou Etihad Airways entre autres. Après un premier trimestre financièrement « conforme aux prévisions », elle débute le T2 face – comme toutes ses rivales – à la montée du cours du carburant. Mais aussi avec un nombre de vols quotidiens passé de 174 en moyenne au T1 à 237 durant les deux premières semaines d’avril selon Eurocontrol, une augmentation incluant en particulier par le long-courrier.

Privatisation d’ITA Airways : Lufthansa + MSC en pôle position ? 1 Air Journal

©ITA Airways / Lufthansa / AJ