Partout dans le monde, le constat est le même : les prix des billets d’avion ont clairement augmenté depuis le début de l’année.

En Suisse, les billets au départ des aéroports de Genève, Zurich et Bâle ont augmenté en moyenne d’environ 65% entre janvier et avril, selon l’index des prix à la consommation (IPC) de l’Office fédérale de la statistique qui a mesuré chaque mois les prix de 34 liaisons aériennes au départ de la Suisse.

Au Canada, les prix des billets d’avion ont grimpé à tel point que le gouvernement du Québec a décidé d’apporter son aide au transport aérien régional pour vendre des billets plafonnés à 500 dollars canadiens, pas un cent de plus, pour un aller-retour sur une liaison domestique à l’intérieur de la province, au départ ou à l’arrivée des aéroports de Montréal, Québec et Saint-Hubert. Chaque personne aura droit à six allers simples ou trois allers-retours par an. Six compagnies aériennes -Air Canada, Air Creebec, Air Inuit, Air Liaison, PAL Airlines et Pascan- ont accepté d’appliquer ce plafond, en échange d’une subvention de 86 millions de dollars canadiens pour les deux prochaines années.

La France, qui a subi une inflation de 5,2% en mai (un chiffre jamais enregistré depuis septembre 1985 !), n’y échappe pas : la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) a constaté une augmentation des prix du billet d’avion de 10 % depuis le début de l’année. Rien qu’en avril, les tarifs ont augmenté de 20,6 % sur un an contre 6,1 % en mars, toutes destinations confondues.

Plusieurs raisons expliquent cette envolée des prix constatée dans tous les secteurs du transport, mais en particulier dans l’aérien. D’abord, la flambée du prix du carburant, qui représente en moyenne 30% du coût d’exploitation d’un vol, se poursuit. Elle avait déjà été enclenchée par la reprise économique post-Covid, mais elle a été gravement accentuée par la guerre en Ukraine. Parallèlement, les compagnies aériennes souffrent de gros problèmes de capacité, ne parvenant pas à recruter assez de personnel pour exploiter suffisamment de vols. Le déséquilibre entre l’offre et la demande contribue naturellement à l’augmentation des billets.

Enfin, du côté des compagnies aériennes, certaines n’hésitent pas à gonfler les tarifs en classe Economique pour compenser le manque à gagner, faute de remplir les classes Affaires, traditionnellement la « vache à lait » du transport aérien, en raison de la généralisation du télétravail chez les cadres. Comme le dit à l’Echo Touristique Jean-Louis Barroux, acteur connu de l’aérien français, les compagnies aériennes, après avoir « touché le fond avec des tarifs qui n’avaient aucun sens… font toujours un peu de surcharge conjoncturelle pour se faire un peu d’argent ».

« La hausse tarifaire que nous observons depuis quelques mois fait suite à une longue déflation tarifaire dans le transport aérien qui dure depuis… dix ans », rappelle aussi le service optimisation tarifaire de l’agence Bourse-des-vols qui fête cette année ses 25 ans. Selon le voyagiste, l’inflation actuelle doit être relativisée : « Cette revalorisation des prix du transport aérien ne touche pas tous les billets toutes les dates. Ainsi, il existe encore des vols de 2 heures à moins de 50 € par trajet sur la saison estivale. Bien sûr, à des dates moins demandées, au départ des aéroports secondaires ou sur des queues de production : les toutes premières ou dernières rotations de la journée. On rappellera l’importance d’être abonné à des newsletters comme celle de Bourse-des-Vols, pour identifier et saisir ses meilleures opportunités encore disponibles ».

Ukraine, pétrole, inflation : les prix des billets d’avion flambent 1 Air Journal

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