La compagnie aérienne low cost Ryanair est sous le feu d’une polémique outre-Manche, où elle a demandé aux passagers sud-africains de remplir un questionnaire en afrikaans, langue très minoritaire et liée à l’ancien régime d’apartheid.

Les passagers sud-africains voyageant vers les aéroports du Royaume-Uni ont récemment été accueillis par une nouvelle règle : selon le Financial Times, ils ne sont plus autorisés à voyager sans prouver l’authenticité de leur passeport, leur gouvernement ayant annoncé que nombre de faux passeports étaient utilisés par des groupes criminels du continent (sans accusation d’utilisation pour les voyages intercontinentaux d’ailleurs). Ryanair a donc imaginé un questionnaire censé prouver l’origine du client, comme par exemple le nom de la capitale ou de l’actuel président. Si les 15 questions « simples » selon la low cost ne sont pas remplies, pas d’embarquement – mais un remboursement complet promis.

« En raison de la forte prévalence de passeports sud-africains frauduleux, nous demandons aux passagers voyageant vers le Royaume-Uni de remplir un simple questionnaire délivré en afrikaans », a déclaré Ryanair dans un communiqué. 

Problème pour la low cost : une seule langue est utilisée dans le questionnaire, l’afrikaans, qui en dehors de son existence liée au régime blanc de l’apartheid n’est parlé que par environ 13% de la population d’Afrique du Sud, loin derrière le zoulou (23%) ou même le xhosa (16%) ; onze langues officielles sont recensées dans le pays. Les deux pays ont nié exiger une telle pratique, et aucune autre compagnie n’a utilisé cette méthode.

La polémique est d’autant plus vite arrivée que des passagers sud-africains titulaires de titres de séjour parfaitement en règle ont été visés : « ils n’ont même pas regardé mon visa Schengen. C’est bizarre, ridicule, en fait et c’est vraiment offensant », a déclaré l’un d’eux, soulignant que le questionnaire ne prouve absolument pas la véracité du passeport.

Pour la petite histoire, le Financial Times a aussi trouvé des fautes d’orthographe et de grammaire dans le questionnaire. Qui n’avait toujours pas été supprimé lundi.

Polémique britannique : Ryanair ne parle pas zoulou ? 1 Air Journal