Le patron de la compagnie aérienne low cost Ryanair s’attend à une hausse des prix de l’ordre de 7 à 9% cet été, en raison de la demande. Mais il dit ne pas redouter les « syndicats de Mickey » qui préparent des grèves un peu partout en Europe, et fustige les taxes « au-delà du stupide » préparées par la Hongrie

Michael O’Leary, CEO de la holding regroupant la spécialiste irlandaise du vol pas cher, sa sœur britannique, Malta Air, Buzz et Lauda, se réjouit bien sûr de constater une intensification des réservations à la veille de l’été, évoquant même un coefficient d’occupation de ses avions devant atteindre 94% en juin 2022, deux points de pourcentage de plus que le mois dernier. Mais il prévient selon Reuters : ce succès va entrainer « des tarifs plus élevés », notamment en juillet et aout. Cette hausse pourrait atteindre « probablement » 7% à 9% par rapport à ceux pratiqué en été 2019, voire 10% en juillet : les mois de juin à septembre « sont déjà très bons avec des taux de remplissage très élevés et des prix plus hauts », a-t-il précisé – sans confirmer l’impact du prix du carburant dans ces hausses. Ryanair a pris des couvertures contre les hausses des carburants « jusqu’en mars 2023 ».

Des tarifs plus élevés mais aussi des grèves attendent les passagers de la low cost, notamment en Belgique et en Espagne, mais Michael O’Leary n’en a que faire : mardi à Bruxelles, il déclarait que ces mouvements sociaux n’auront « aucun impact » sur les vols de l’été. « Il y aura très peu de grèves, voire aucune, et ces grèves ne seront remarquées par personne », a-t-il prédit, la plupart des 2500 vols quotidiens devant être assurés « même si un syndicat de Mickey fait grève en Espagne ou si les syndicats belges du personnel de cabine veulent faire grève ». Le patron de Ryanair a une fois de plus souligné que des accords salariaux ont été trouvés avec « 90% des pilotes et du personnel de cabine ».

Ryanair : hausse des prix, syndicats de Mickey et taxe stupide 1 Air Journal

©Aéroport Tarbes Lourdes Pyrénées

Enfin en Hongrie où la filiale de Ryanair Buzz opère une base à l’aéroport de Budapest, une nouvelle taxe sur les compagnies aériennes (entre autres) annoncée le 25 mai par le Premier ministre Viktor Orban pour financer de nouvelles dépenses de défense et lutter contra l’inflation, a provoqué une nouvelle série d’anathèmes : « injustifiée », « malavisée », « illogique » ont été prononcés par la low cost. Selon qui sa répercussion sur le prix des billets d’avions devrait atteindre 10 à 25 euros au départ de la Hongrie.

Ryanair a fait valoir dans un communiqué que cette décision « nuira irrémédiablement au tourisme, à la connectivité, au trafic et aux emplois hongrois ». Une nouvelle taxe sur l’industrie aérienne est « plus que stupide », car elle-même affiche des pertes quand « le gouvernement propose une taxe sur les bénéfices supplémentaires, qui sont inexistants en raison de la Covid-19 et de l’invasion russe de Ukraine ». Cette nouvelle taxe « compare inexplicablement l’industrie aéronautique déficitaire à des sociétés pétrolières et énergétiques extrêmement rentables », et rend « instantanément la Hongrie non compétitive et moins attrayante pour les compagnies aériennes et les touristes ». Ryanair sera par conséquent « obligée de déplacer sa capacité de croissance vers les pays qui s’efforcent de rétablir le trafic ». Ryanair est le deuxième opérateur dans le pays, derrière Wizz Air.

Ryanair : hausse des prix, syndicats de Mickey et taxe stupide 2 Air Journal

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