Le Premier ministre italien, Mario Draghi, a promis de prendre une décision dans les prochains jours sur la vente d’une participation majoritaire dans la compagnie aérienne italienne ITA Airways.

«Je n’ai pas l’intention de laisser cette question au prochain gouvernement, nous devons faire notre devoir jusqu’au bout», a déclaré jeudi soir le premier ministre italien devant la presse à Rome. «Le choix du vainqueur de cet appel d’offres devra se faire dans le délai que le ministère de l’Économie donnera, qui me semble très court, dix jours», a-t-il assuré, suite aux déclaration de Carsten Spohr, PDG du groupe Lufthansa, lequel souhaite racheter la jeune compagnie italienne.

«Nous avons envoyé une lettre à M. Draghi pour dire qu’à notre avis il faut aller vite et que notre patience n’est pas illimitée», avait mis en garde dans la journée Carsten Spohr, lors de la présentation des résultats trimestriels du groupe allemand -qui regroupe déjà, outre la compagnie éponyme Lufthansa, les compagnies aériennes Austrian Airlines, Brussels Airlines, SWISS, ainsi que la low cost Eurowings. En effet, la crise politique en Italie, qui a débouché le 21 juillet dernier sur la démission de Mario Draghi, a suscité des craintes que la privatisation d’ITA Airways ne s’enlise, voire même ne soit remise en cause, alors que Lufthansa a soumis son offre de rachat dès janvier.

Deux consortiums se sont portés candidats au rachat d’ITA Airways, née en octobre 2021 des cendres d’Alitalia : d’un côté le groupe allemand Lufthansa allié au géant suisse du transport maritime MSC; et de l’autre la société d’investissement américaine Certares Management, soutenue par les compagnies aériennes Air France-KLM et Delta Air Lines. Dans ce bras de fer, le consortium Lufthansa-MSC semble avoir la préférence des Italiens. «L’offre de Lufthansa-MSC d’acheter ITA Airways représente la meilleure perspective», a estimé ainsi Edoardo Rixi, député de la Ligue du Nord et membre de la Commission des transports du Parlement italien, appelant à entamer des «négociations directes et exclusives» avec Lufthansa-MSC.

Le syndicat Filt CGIL s’est de son côté dit «inquiet» car «ITA Airways seule ne va nulle part». «La solution de MSC et Lufthansa est la bonne sur le plan industriel», a déclaré Fabrizio Cuscito, secrétaire national du syndicat. Mario Draghi parviendra-t-il à boucler le dossier de la privatisation d’ITA Airways avant les éléctions anticipées le 25 septembre en Italie ? «À partir du 25 septembre, tout peut changer et la relance de notre compagnie aérienne nationale» sera de la responsabilité «de celui qui gouvernera», a déjà martelé Giorgia Meloni, présidente du parti d’extrême droite Fratelli d’Italia.

Privatisation ITA Airways : une décision sera prise dans les prochains jours, selon Mario Draghi 1 Air Journal

©ITA Airways