Alors que le transport aérien est régulièrement pointé du doigt pour sa responsabilité dans le réchauffement climatique, le patron d’Aéroports de Paris (ADP), Augustin de Romanet, a tenu à clarifier sa position sur le transport aérien.

«Il faudra inviter les gens à être plus raisonnables dans le voyage aérien» tant que le transport aérien n’aura pas été au bout de son processus de décarbonation, a-t-il déclaré hier sur BFM Business. «Je pense qu’il faut être aussi raisonnable que possible dans ses comportements pour la période de transition qui va durer 20 ou 30 ans».

D’après lui, «avant que nous ayons -ce qui sera le cas dans 30 ans- des avions propulsés soit à l’électricité, soit à l’hydrogène, soit avec des carburants durables faits à partir d’électricité verte», il faudra faire preuve de modération pour ce qui est du recours à l’avion. Qu’en sera-t-il alors de l’activité d’ADP ? «Si demain matin le trafic aérien devait décroître, ce n’est pas une tragédie existentielle pour nous», a-t-il assuré.

Pour autant, il ne faut pas oublier que «sur le long terme, c’est le transport aérien qui sera le système le moins émetteur de CO2», a affirmé le PDG. Selon son raisonnement, «l’infrastructure de l’avion, c’est l’air» et si «vous analysez la quantité de CO2 émise pour faire des voies de chemin de fer, du ballast, etc., vous savez que sur le long terme, le transport aérien est extrêmement vertueux», a-t-il insisté dans une comparaison avec le secteur ferroviaire.

Augustin de Romanet anticipe «une continuation de l’extraordinaire demande de voyage dans les pays émergents», qui va encore être «très forte», mais «pour les pays qui ont déjà profité de la croissance très forte du trafic aérien, les pays privilégiés comme le nôtre, il n’est pas déraisonnable d’accepter une certaine modération».

ADP : Augustin de Romanet favorable à un usage «raisonnable» de l'avion 1 Air Journal

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