La décision de l’Autorité de Régulation des Transports (ART) de rejeter la proposition de hausse modérée des redevances aéroportuaires à Paris suscite une vague de critiques de la part du secteur aérien. Pour ACI Europe, cette décision menace la viabilité financière des aéroports parisiens et compromet les investissements indispensables à la modernisation et à la compétitivité de la France dans le secteur aérien.
Une hausse modérée rejetée
Le Groupe ADP a proposé une augmentation de 1,5% des redevances aéroportuaires à partir d’avril 2026 pour les aéroports de Paris-Charles de Gaulle, Paris-Orly et Paris-Le Bourget. Cette hausse, présentée comme « limitée, mesurée et nécessaire », vise à assurer la couverture des coûts liés aux services offerts aux compagnies aériennes et aux passagers. Selon ACI Europe, cette augmentation reste bien inférieure à l’inflation et à la hausse des tarifs aériens en France, ce qui la rend « raisonnable, proportionnée et équitable ».
« La proposition de Groupe ADP était équilibrée et respectueuse des enjeux financiers des compagnies aériennes et des usagers », souligne une source proche du dossier. Cette hausse modérée aurait permis de maintenir la viabilité des aéroports parisiens et de préserver leur capacité à investir dans la modernisation des infrastructures et la transition écologique.
Une justification contestée par ACI Europe
L’ART a justifié son refus en remettant en question le système d’allocation des coûts utilisé par Groupe ADP. Pourtant, ce système, établi depuis longtemps, a fait l’objet de consultations approfondies avec les utilisateurs des aéroports et est régulièrement audité de manière indépendante. Il s’applique de façon cohérente aux activités aéronautiques et non aéronautiques des aéroports parisiens.
« Remettre en cause un système aussi bien encadré et transparent introduit une incertitude réglementaire majeure », analyse un expert aéroportuaire. Cette incertitude pourrait freiner les investissements nécessaires pour améliorer la capacité, la sécurité et la durabilité des aéroports parisiens, alors même que la concurrence internationale s’intensifie. Olivier Jankovec, directeur général d’ACI Europe, dénonce une décision qui « mine les fondements d’une régulation efficace et d’investissements dans des infrastructures critiques pour la compétitivité ». Selon lui, « les aéroports, en tant qu’actifs immuables et à forte intensité capitalistique, ont besoin d’un cadre réglementaire stable et prévisible pour planifier à long terme ». Il ajoute : « Cette décision est une forme d’autosabotage économique pour la France, surtout à une époque où les aéroports doivent rivaliser pour attirer des capitaux avec d’autres secteurs comme les batteries industrielles, les centres de données ou la production d’énergie propre. »
La France, comme de nombreux pays européens, doit relever le défi de moderniser ses infrastructures aéroportuaires tout en assurant leur rentabilité. Les aéroports parisiens, véritables moteurs de l’économie nationale, jouent un rôle clé dans la connectivité internationale et l’attractivité du territoire.

GVA1112 a commenté :
19 décembre 2025 - 14 h 42 min
A croire qu’on s’oppose à tout (sans motivation fondée) pour montrer qu’on existe et que notre rôle et notre salaire sont justifiés.