Lufthansa compte poursuivre sa reprise en 2023 mais prévoit un nouvel été difficile en raison de la pénurie de personnel dans les aéroports.

La compagnie aérienne allemande a déjà réduit son programme de vols d’été et le fera à nouveau si ses partenaires signalent des problèmes prévisibles, a déclaré Carsten Spohr, le PDG de Lufthansa Group, sans en confirmer le nombre exact. Mais selon la presse allemande, elle se préparerait à supprimer environ 10% des vols prévus durant la saison estivale, soit quelque 34 000 vols.

Selon Carsten Spohr, “le vrai goulot d’étranglement sera dans les aéroports” allemands. Ceux de Munich et de Francfort sont déjà très sollicités à l’approche de Pâques et leurs opérateurs ont toujours du mal à trouver suffisamment de personnel pour effectuer les prestations dans les terminaux.

Après avoir retrouvé des bénéfices en 2022, le groupe aérien allemand, qui compte à côté de Lufthansa les compagnies aériennes Austrian Airlines, Brussels Airlines, Eurowings et SWISS, s’attend pour 2023 à une “forte demande continue” du trafic de passagers, surtout dans le tourisme et notamment dans les classes premium. Si la capacité totale des sièges de sa flotte a représenté 72% du niveau d’avant crise en 2022, elle doit être portée à 75% au premier trimestre de 2023 et atteindre entre 85 et 90% sur l’année en cours.

Pour 2023 donc, la hausse des bénéfices du groupe devrait provenir principalement de l’activité de passagers. Les réservations pour Pâques et les mois suivants sont déjà solides. Et au premier trimestre, les prix des billets devraient être, comme depuis l’été dernier, supérieurs d’environ 20% à ceux d’avant la crise de 2019. Ce chiffre devrait encore augmenter au début de l’été.

Comme les aéroports, Lufthansa Group n’a pas assez de personnel pour exploiter tout son réseau et cherche à embaucher environ 1000 personnes chaque mois pour atteindre 115 000 à la fin de l’année. En Allemagne, le syndicat Verdi met en garde contre le fait que de nombreux collaborateurs expérimentés envisagent de démissionner ou de partir à la retraite, tandis que les nouvelles recrues ne sont pas encore suffisamment formées.

Pour apaiser les tensions, Verdi propose de verser à chaque salarié une prime de compensation de l’inflation de 3000 euros afin d’éviter à nouveau un été chaotique. L’année dernière, les annulations et retards de vols dans les aéroports allemands ont entraîné une perte d’exploitation de 466 millions d’euros à Lufthansa.

Lufthansa craint un nouvel été difficile, faute de personnel dans les aéroports 1 Air Journal

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