Le plan de financement de Madagascar Airlines (ex Air Madagascar) réclame 100 millions de dollars. Un premier financement de vingt millions de dollars a été convenu entre les autorités malgaches et la Banque mondiale.

Valery Ramonjavelo, ministre des Transports et de la météorologie, jeudi, lors de la célébration de la Journée internationale de l’Aviation a apporté des éclaircissements sur le financement prévu  pour relancer Madagascar Airline, et lui faire retrouver la rentabilité d’ici deux à trois. 100 millions de dollars seront nécessaires selon le ministre. Et d’après lui, la Banque mondiale a d’ores et déjà accepté d’accorder un prêt de vingt millions de dollars, qui serviront à régler les affaires les plus urgentes, c’est-à-dire « pour aider au lancement de la première phase du sauvetage ».

Cette première tranche permettrait la réparation des avions déjà à la disposition de Madagascar Airlines, détaille L’Express de Madagascar, en améliorant le service de maintenance ainsi que  le processus de digitalisation au sein de la compagnie. Les autres parts de financement, Madagascar les cherchera chez les différents bailleurs, Valery Ramonjavelo ayant évoqué la possibilité pour Madagascar Airlines de contracter des financements auprès de bailleurs privés

Fin novembre, Madagascar Airlines savait qu’elle allait bénéficier d’un financement de la Banque Mondiale pour soutenir son plant de restructuration « Phenix 2030 », élaboré par son nouveau directeur général Thierry de Bailleul. Pour en finir avec les pertes, il a notamment été décidé de se recentrer sur les liaisons domestiques et régionales, et d’arrêter les vols internationaux (vers Paris ou Marseille donc), une mesure annoncée comme provisoire, le temps pour la compagnie de retrouver l’équilibre financier et de se voir doter à plus moyen-terme d’une flotte long-courrier en propre, et non en location avec équipage, comme auparavant. Les vols en wet lease faisaient en effet perdre quelque 300 000 à 320 000 dollars, à chaque fois, soit environ 2, 8 millions de dollars par mois, rappelait Thierry de Bailleul lors de la présentation de son plan de sortie de crise début novembre.

Cette somme rondelette s’explique également par le coût du kérosène sur l’île rendant plus complexe la maîtrise du budget de la compagnie. Ainsi, révèle 2424.mg, une enquête menée par l’équipe Finance et compétitivité de la Banque mondiale auprès des aéroports et compagnies nationales en 2018 avait ressorti qu’en moyenne, pour les vols intérieurs et internationaux, le coût du kérosène était 34,3 % plus élevé à Madagascar qu’à Johannesburg, 38% plus élevé qu’à Guangzhou, en Chine, et et 44% plus élevé qu’à Paris

La Société financière internationale (SFI) explique qu’avec un seul fournisseur de carburant d’aviation à Madagascar et en l’absence d’une concurrence accrue, les compagnies aériennes commerciales sont plus susceptibles de rechercher des possibilités de ravitaillement en carburant en dehors de l’île. Or, la compagnie malgache a décidé d’axer son développement sur les lignes domestiques. Ce qui contribue à la perte de recettes budgétaires. Le site 2424.mg indique que des discussions auraient déjà eu lieu entre le gouvernement et le fournisseur de carburant. Les résultats de ces négociations devraient se constater d’ici peu, selon le ministre.

Rappelons aussi que  la compagnie a annulé le contrat de location de l’Embraer 190-E2 signé en 2022. On attend toujours des indications sur le futur de la flotte de Madagascar Airlines.

100 millions de dollars pour relancer Madagascar Airlines 1 Air Journal

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