Les États-Unis révoquent les visas de tous les détenteurs de passeports sud-soudanais et empêcheront l’entrée de leurs citoyens dans le pays. C’est la première mesure à viser tous les citoyens d’un pays depuis le retour au pouvoir de Donald Trump.

Le Département d’État a déclaré que le Soudan du Sud « exploitait les États-Unis » en refusant de se conformer aux mesures américaines visant à renvoyer des personnes dans ce pays d’Afrique de l’Est, ajoutant que ces mesures entreraient en vigueur immédiatement. « Chaque pays doit accepter le retour de ses citoyens dans les meilleurs délais lorsqu’un autre pays, y compris les États-Unis, cherche à les expulser », a-t-il déclaré.

Le communiqué précise qu’en plus de la révocation des visas existants Washington va cesser de remettre des nouveaux visas aux ressortissants du Soudan du Sud. « Tous les rendez-vous pour les visas sont annulés, aucun nouveau visa ne sera délivré, aucun visa existant ne sera valide et, par conséquent, aucun Sud-Soudanais n’entrera aux États-Unis avec un visa tant que cette affaire ne sera pas résolue », a-t-il déclaré sur les réseaux sociaux.

Marco Rubio, le secrétaire d’État, a cependant déclaré que Washington serait prêt à réexaminer ces mesures lorsque le Soudan du Sud coopérera pleinement. « Nous nous tenons prêts à revoir cette politique lorsque le Soudan du Sud sera pleinement coopératif », a assuré Marco Rubio, secrétaire d’Etat.

Donald Trump, dont le programme de campagne anti-immigration a été adopté lors de l’élection américaine, a recouru à diverses méthodes pour expulser des ressortissants étrangers des États-Unis depuis son retour à la Maison Blanche. Cependant, cette mesure contre les Sud-Soudanais résidant aux États-Unis est la première qu’il cible un groupe en raison de sa nationalité avec une mesure aussi générale.

L’administration Obama a accordé aux ressortissants sud-soudanais présents aux États-Unis le « statut de protection temporaire » en 2011, au motif que le pays était dangereux en raison des combats qui ont éclaté après la déclaration d’indépendance du Soudan. Le statut TPS empêche toute expulsion des États-Unis et leur accorde le droit de travailler et de voyager. Ce statut a été prolongé par l’administration Biden en septembre dernier, mais il expirera le mois prochain.

Le Soudan du Sud risque de replonger dans la guerre civile, a averti le mois dernier un haut responsable de l’ONU. Depuis son indépendance, en 2011, le pays est en proie à des violences qui l’empêchent de se remettre du conflit qui a fait près de 400 000 morts et quatre millions de déplacés entre 2013 et 2018, date à laquelle un accord de paix a été signé.

Lors de son précédent mandat, Donald Trump avait signé en 2017 un décret, surnommé le « Muslim Ban », interdisant l’entrée sur le sol américain aux ressortissants de plusieurs pays majoritairement musulmans. La Libye, le Soudan, la Syrie, l’Irak, l’Iran, le Yémen et la Somalie avaient été visés.

L'administration Trump interdit à tous les citoyens du Soudan du Sud d'entrer aux États-Unis 1 Air Journal

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