Prévoir les turbulences en vol à l’avance est un défi, mais il existe plusieurs outils, données et méthodes utilisés par les pilotes, les compagnies aériennes et les météorologistes pour anticiper et minimiser leur impact. Voici comment on peut connaître ou estimer les turbulences avant un vol :
 
1. Prévisions météorologiques aéronautiques
Les turbulences sont souvent liées à des conditions météorologiques spécifiques (orages, fronts, jet streams, etc.). Les pilotes et les compagnies aériennes s’appuient sur des rapports météo spécialisés :
  • METAR et TAF : Les METAR (observations météo en temps réel) et TAF (prévisions à court terme) fournissent des informations sur les conditions aux aéroports de départ et d’arrivée, incluant des indices de vents forts ou de phénomènes turbulents.
  • Cartes SIGMET : Ces cartes signalent les zones de turbulences significatives, orages, ou autres dangers en vol (comme les cendres volcaniques). Elles sont émises par les centres météorologiques régionaux.
  • Cartes de prévision de turbulences : Les services comme l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) ou la NOAA (aux États-Unis) produisent des cartes montrant les zones probables de turbulences, notamment liées aux courants-jets ou à l’instabilité atmosphérique.
2. Modèles de prévision des turbulences
Les météorologistes utilisent des modèles numériques pour prévoir les turbulences :
  • GTV (Graphical Turbulence Guidance) : Utilisé principalement aux États-Unis, ce modèle prédit les zones de turbulences modérées à sévères en fonction de l’altitude et des conditions atmosphériques.
  • Indice de turbulence (TI) : Certains modèles calculent un indice basé sur la stabilité de l’atmosphère (gradient de température, cisaillement du vent, etc.) pour estimer la probabilité de turbulences.
  • Données LIDAR et satellites : Les satellites météo modernes et les systèmes LIDAR embarqués sur certains avions peuvent détecter les variations de densité de l’air ou les turbulences en air clair (CAT, Clear Air Turbulence), qui sont particulièrement difficiles à prévoir.
3. Rapports des pilotes (PIREPs)
Les pilotes en vol partagent des rapports en temps réel (PIREPs, Pilot Reports) sur les turbulences rencontrées. Ces informations sont transmises aux contrôleurs aériens et aux autres avions, permettant aux équipages suivants d’ajuster leur route ou leur altitude pour éviter les zones problématiques. Les PIREPs incluent :
  • L’intensité des turbulences (légères, modérées, sévères).
  • L’altitude et la position géographique.
  • Le type de turbulences (par exemple, liées à des nuages ou en air clair).
4. Technologies embarquées
Les avions modernes sont équipés de systèmes qui aident à détecter les turbulences :
  • Radars météo : Les radars embarqués détectent les zones d’orages ou de fortes précipitations, souvent associées à des turbulences. Cependant, ils sont moins efficaces pour les turbulences en air clair.
  • Systèmes de détection des turbulences : Certains avions, comme les Boeing 787 ou Airbus A350, utilisent des capteurs avancés pour anticiper les turbulences en mesurant les variations de pression ou de vent à l’avance.
5. Applications et services pour les passagers
Pour les passagers souhaitant anticiper les turbulences :
  • Turbli (turbli.com) : Ce site utilise des données météo et des modèles de vol pour prédire les turbulences sur des itinéraires spécifiques. Vous entrez votre numéro de vol ou votre trajet, et il fournit une estimation des zones à risque.
  • FlightAware ou FlightRadar24 : Ces applications montrent les trajectoires en temps réel et peuvent inclure des données météo superposées, bien que les turbulences soient moins directement visibles.
  • SkyPath : Une application utilisée par certains pilotes, qui agrège les données de turbulences en temps réel à partir des rapports d’autres avions.
6. Conseils pratiques pour les passagers
  • Vérifiez la météo sur votre trajet : Les orages, les fronts froids ou les vents forts signalés sur votre route (consultables via des sites comme Windy.com) peuvent indiquer un risque accru de turbulences.
  • Choisissez des horaires moins turbulents : Les vols tôt le matin ou tard le soir sont souvent plus calmes, car les turbulences liées au chauffage solaire (convection) sont réduites.
  • Siège stratégique : Les sièges près des ailes ou à l’avant de l’avion ressentent moins les turbulences que ceux à l’arrière.
  • Demandez aux équipages : Avant le décollage, les pilotes reçoivent un briefing météo détaillé. Vous pouvez demander à l’équipage si des turbulences sont prévues.
Limites
  • Turbulences en air clair (CAT) : Elles sont difficiles à prévoir, car elles se produisent sans signes visuels (nuages). Les recherches progressent avec l’IA et les capteurs, mais elles restent un défi.
  • Précision limitée : Les prévisions sont probabilistes et peuvent changer rapidement. Les pilotes ajustent souvent leur route en vol en fonction des conditions réelles.
Conclusion
Pour connaître les turbulences à l’avance, les pilotes s’appuient sur des prévisions météo, des rapports en temps réel et des technologies embarquées. En tant que passager, vous pouvez utiliser des outils comme Turbli ou vérifier la météo générale, mais la précision reste limitée. Si vous avez un vol précis en tête (date, trajet), je peux vous guider pour consulter les prévisions météo pertinentes ou vérifier les conditions actuelles via des sources en ligne !