L’Aéroport de Bordeaux inaugure son nouveau système de pompe à chaleur géothermique avec son partenaire Elcimaï Environnement, chargé de la maîtrise d’œuvre de ce projet.

L’Aéroport de Bordeaux s’est fixé un objectif ambitieux : atteindre le Net Zéro Emission de gaz à effet de serre sur les scopes 1 et 2 à l’horizon 2030. Pour y parvenir, plusieurs leviers ont été activés : rénovation énergétique des bâtiments, installation de panneaux photovoltaïques, achat d’électricité verte… et désormais, géothermie.  Elcimaï Environnement accompagne l’Aéroport de Bordeaux depuis 2023 dans la maîtrise d’œuvre du projet de géothermie : la conception des installations et le suivi des travaux, de la production jusqu’aux puits et l’intégration d’un système de pompe à chaleur. Ce système de boucle géothermale, opérant entre 12°C et 22°C, permettra de couvrir 40 % des besoins annuels en chaleur et 63 % des besoins annuels en froid de l’aéroport.

Grâce  à  cette  installation,  l’Aéroport  de  Bordeaux  vise  une  réduction  annuelle  de  486  tonnes équivalent CO₂ et une baisse de 1058 MWhep de sa consommation d’énergie primaire

« Ce projet de géothermie illustre concrètement notre volonté de faire de l’Aéroport de Bordeaux une référence  en  matière  de  transition  énergétique  et  de  viser  le  Net  Zéro  Emission  avant  2030.  En mobilisant une ressource locale, fiable et renouvelable, nous réduisons durablement notre empreinte carbone tout en renforçant l’autonomie énergétique de nos infrastructures », déclare Jean Chadoutaud, directeur de l’Ingénierie et de la Technique de l’Aéroport de Bordeaux.

Pour accompagner cette ambition, a été fait le choix d’intégrer un doublet de forage géothermique combiné à deux pompes à chaleur. Le sous-sol de l’agglomération bordelaise est en effet identifié comme  un  gisement  important  de  géothermie,  héritage  de  millions  d’années  d’accumulation  de sédiments sur près de 2 000 mètres d’épaisseur. Les fissures produites par les calcaires permettent à l’eau de circuler très facilement et en grande quantité dans les multiples nappes souterraines. Elcimaï Environnement a proposé d’installer  les puits de rejets et de  captation d’eau  au plus  près possible de la chaufferie. Les forages exploitent l’aquifère de l’oligocène à 120 mètres de profondeur.

La  solution  de  fonctionnement  en  thermofrigopompe  offre  aussi  un  gain  de  place  et  un  gain d’émissions de CO2, en comparaison des systèmes de production actuels (chaufferie traditionnelle au gaz naturel). La géothermie permet de se désengager partiellement du réseau de gaz, donc de gagner en autonomie énergétique, de réduire les consommations et de décarboner.   « Compte tenu de l’emplacement de la chaufferie existante, il a été nécessaire d’implanter les deux puits côté piste, afin de limiter les réseaux de distribution et les pertes. Les contraintes aéronautiques dans cette zone ont imposé la mise en place des mesures de  réduction de risques tout au long des travaux »,  explique  Fabien  Doumerc  d’Elcimaï  Environnement. « Grâce  à  ces  pompes  à  chaleur thermodynamiques,  il  est  possible  d’assurer  soit  le  chauffage  seul,  soit  le  chauffage  et  le rafraîchissement de locaux simultanément. Le taux de couverture des besoins par la géothermie sera de  60%  en  chaud  et  40%  du  froid. Les  installations  de  l’Aéroport  de  Bordeaux  vont  permettre  de produire environ 700 kW de chaleur. »

L’aéroport de Bordeaux sur la route de l’autosuffisance énergétique grâce à la géothermie 1 Air Journal

Bordeaux @Dylan Agbagni