Alors que les secteurs du transport aérien et de l’aéronautique peinent à recruter en France, une étude de la Chaire Pégase (rattachée à MBS School of Business) s’attache à analyser les causes.
Malgré une croissance de la demande aérienne soutenue, les entreprises de l’aérien et de l’aéronautique peinent à suivre la cadence. Les carnets de commandes sont pleins, la demande mondiale aérienne progresse, mais la filière se heurte à une pénurie de main d’oeuvre préoccupante. Menée auprès de 1 049 jeunes et 509 demandeurs d’emploi français, l’étude la Chaire Pégase met en lumière une série de freins profonds. Seuls 24 % des jeunes interrogés envisagent une carrière dans le transport aérien, et à peine 14 % dans la construction aéronautique. 65 % des jeunes de 15 à 24 ans n’ont jamais envisagé de faire leurs études ou leur carrière dans ces secteurs, et 52 % s’auto-censurent, estimant que ces métiers sont inaccessibles ou réservés à une élite. Plus inquiétant encore, 71 % estiment que leur formation actuelle ne leur permettrait pas d’y accéder.
Les métiers industriels essentiels -chaudronnier, stratifieur-drapeur, technicien composites- sont méconnus de plus de 70 % des jeunes, alors même qu’ils figurent parmi les plus recherchés. « Le manque d’attractivité ne vient pas d’un rejet, mais d’un manque de visibilité, d’information et de représentation. Beaucoup de jeunes n’imaginent même pas que ces métiers leur sont accessibles », explique Paul Chiambaretto, professeur de stratégie et directeur de la Chaire Pégase.
Quatre barrières majeures à lever
Le rapport identifie quatre freins déterminants à l’attractivité du transport aérien et de l’aéronautique auprès des
jeunes : une méconnaissance généralisée des secteurs et des métiers, une image élitiste et sélective, un manque de proximité relationnelle et géographique, et un décalage entre les attentes des jeunes et les représentations du secteur.
Près de 49 % des jeunes déclarent ne pas connaître les métiers et les entreprises du secteur. Si Air France et Airbus sont identifiées par plus de 95 % des répondants, la plupart des autres acteurs -y compris des groupes majeurs comme Thales, Safran ou Daher- restent largement inconnus. Les métiers techniques sont encore plus invisibles : plus de 70 % des jeunes ne savent pas en quoi consistent des professions pourtant essentielles tant dans l’aérien que dans la construction aéronautique.
Plus de la moitié des jeunes interrogés (52 %) pensent que ces filières sont réservées à une élite. Seuls 21 % considèrent les processus de recrutement comme accessibles. Cette perception génère une autocensure massive. Ainsi 55 % des jeunes pensent à tort qu’un cursus scientifique est obligatoire pour travailler dans ces secteurs.
L’étude révèle que les jeunes ayant un proche travaillant dans le secteur sont deux fois plus nombreux à envisager une carrière dans l’aérien ou l’aéronautique. De même, plus un jeune prend l’avion régulièrement, plus il envisagera des études ou une carrière dans ces secteurs. À l’inverse, ceux qui vivent loin d’un aéroport ou d’une entreprise aérienne ne s’y projettent pas.
Lorsqu’ils choisissent un emploi, les jeunes placent en tête de leurs priorités le salaire et l’équilibre vie pro/perso. Pourtant, seuls 41 % pensent que les entreprises de l’aérien et de l’aéronautique offrent de bonnes conditions de travail. De plus, à peine 18% estiment qu’elles sont respectueuses de l’environnement, mettant en évidence que ce secteur souffre donc d’un déficit de
lisibilité sur ses valeurs, ses engagements et ses efforts de transformation.
Le rapport complet est accessible sur le site de la Chaire Pégase.

©AFIKLM E&M
PETRIS a commenté :
2 juin 2025 - 10 h 44 min
Les jeunes analphabètes diplômés en sociologie internationale ne sont pas en adéquation avec le marché du travail ? Voilà une grande nouvelle qui devrait interpeller les universitaires woke…
Nom a commenté :
2 juin 2025 - 14 h 45 min
connaissez vous un seul secteur où l’on a pas de difficultés à recruter en France ?? (petits commerces, industrie, santé, maitres nageurs, restauration, etc etc et même …. éducation nationale !)
En ouvrant un peu les yeux, on voit que nos lieux publics sont pleins de promeneurs aux heures ouvrables
Xav a commenté :
2 juin 2025 - 17 h 24 min
Vu les salaires proposés a 11.88 a 13€ plus personne ne veux aller a l’usine… Perso en 20ans de composites les salaires ont énormément baissé fini les 17 a 18€ de l’heure… Même les calendaires sont devenus rares et ne sont plus aussi rentables … Qu’avantla crise des subprimes … L aero c’était bien mais avant !!! Maintenant on voit de tout … Et même des migrants formés dans des centres avec France travail qui sont prêts à bosser au SMIC…
Gervais a commenté :
2 juin 2025 - 21 h 25 min
Non le souci est que l’on vend du rêve, au lieu de vendre du rêve il serait judicieux de proposé des CDI avec un salaire à ça juste valeur au lieu de payer au lance pierre, moi qui est diplômé du diplôme d’ajusteur monteur en aéronautique je ne parviens pas à trouver d’emploi, l’excuse donner est que je n’ai pas suffisamment d’expérience, après on dénigre les personnes disant quelles ne veulent pas travailler, mais avant de dénigrer ces personnes il serait bien de leurs donner la chance de travailler et de faire leurs preuves afin d’obtenir de l’expérience etc…
Robin a commenté :
2 juin 2025 - 22 h 38 min
Je souhaite travailler pour Airbus, j’ai été sélectionné pour passer un test de 4 h par le biais d’une agence intérim, 5 feuilles à remplir avec connaissance du matériel, des outils, connaître les différentes pièces qui constituent un avion, des maths (problème, etc…) puis réaliser une pièce avec du matériel imposé. Je suis cuisinier, j’ai tenté ma chance car on m’a dit qu’il recrute des personnes motivées, ce que je suis. J’ai eu peur car mes connaissances en aéronautique sont basiques mais on m’a dit qu’il ne fallait pas s’inquiéter car ce n’était qu’un test. Ensuite, il y a une formation sur 6 mois pour vous apprendre et vous perfectionner , 3 mois à l’école et 3 mois en entreprise donc me voilà rassuré. J’ai passé le test et j’ai échoué car ma pièce de structure n’était pas nickel. Évidemment, elle ne peut pas être parfaite, c’est pour cela qu’il y a une formation sur 6 mois ensuite ? Pour apprendre et se perfectionner ? J’étais très déçu car ma pièce, quand je l’ai donnée à l’instructeur, elle était pareille que les autres donc j’étais confiant. Quelques jours plus tard, j’ai demandé à ma boîte d’intérim si je pouvais repasser le test avec une prochaine session ! Bah non, je n’ai pas le droit car je site ; vous ne pouvez pas car vous connaissez la pièce à réaliser !! Et alors je ne vois pas le rapport. Si je peux m’améliorer tant mieux, non ? Donc ne me faites pas croire qu’il peine à recruter, il recherche des personnes pour passer un diplôme en 6 mois mais qui sont déjà du métier et qui ont beaucoup d’expérience, Alors que leurs politiques c’est ; on prend toutes personnes motivées même si aucune expérience, qu’elles soient chauffeur de bus, pizzaiolo, etc. Donc ; bah je comprends pourquoi il peine à recruter !
Dlr a commenté :
3 juin 2025 - 16 h 33 min
Bonjour
Je trouve que beaucoup d entreprises de ce secteur ont ouvert leurs portes justement pour se faire connaître du grand public.
Il faut savoir s informer par le biais des réseaux des musées savoir se bouger le derrière et ne pas forcément compter sur l éducation nationale qui a la plupart du temps des œillères.
Après, il faut savoir se remettre en question et les faire se remettre en question lors des formulations sur les effets d annonces cf les compétences attendues.