Un trafic de cocaïne s’étalant sur plusieurs mois entre le Brésil et la France, et impliquant des bagagistes de Paris-Charles de Gaulle, a été démantelé à l’issue de plusieurs mois d’enquête et surveillance, a annoncé hier la gendarmerie.

« Ce dossier illustre la capacité des organisations criminelles à soudoyer des agents aéroportuaires, en ciblant notamment des cadres intermédiaires non connus de la justice », a souligné la gendarmerie dans un communiqué. Huit interpellations ont eu lieu le 3 juin dans l’Oise, le Pas-de-Calais, la Seine-et-Marne, le Val-de-Marne, le Val-d’Oise et la Seine-Saint-Denis dans le cadre d’une opération qui a mobilisé 105 gendarmes et plusieurs services spécialisés. Par les personnes interpellées, se trouvent plusieurs employés travaillant comme bagagistes à Paris-CDG. Ils auraient aidé des trafiquants à sortir de l’aéroport parisien des dizaines de kilos de cocaïne en provenance du Brésil.

Près de 500 000 euros en avoirs criminels et un peu plus de 100 000 euros en numéraire ont été saisis, ainsi que cinq véhicules, une maison, des articles de luxe (vêtements, parfums, bijoux…) et une arme de poing. Selon l’AFP, sept des personnes interpellées ont été mises en examen. Deux d’entre elles ont été placées en détention provisoire, quatre, sous contrôle judiciaire, et la dernière a sollicité un débat différé devant le juge des libertés et de la détention.

Fin 2024, deux cartons contenant 45 pains de cocaïne, soit un total de 50 kg, ont été découverts lors d’un contrôle de sûreté aéroportuaire par la Section de recherches des transports aériens (SRTA) de la Gendarmerie des transports aérien (GTA). La mise en place de techniques spéciales d’enquête a permis de cerner l’ampleur du réseau, actif notamment en Seine-Saint-Denis et s’appuyant sur plusieurs employés et cadres d’un prestataire aéroportuaire de Paris-CDG pour sortir 20 à 50 kg de cocaïne par mois.

« L’actualité nous a habitués au sujet des mules, mais assez peu aux complicités aéroportuaires, qui pourtant sont très recherchées par les organisations criminelles », a commenté auprès de l’AFP un officier supérieur de la SRTA. « C’est ça qui est extrêmement intéressant dans ce dossier : on arrive à impliquer des cadres et des manutentionnaires. D’habitude, ce sont les manutentionnaires qui sont interpellés, et on a du mal à remonter aux cadres, qui bénéficient de la protection de l’écosystème aéroportuaire », a ajouté l’officier.

Paris-CDG : des bagagistes impliqués dans un vaste trafic de cocaïne entre le Brésil et la France 1 Air Journal

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