Le 23 juillet, des enfants juifs et leurs accompagnants ont été débarqués d’un vol Vueling depuis Valence vers la France après que l’un ou certains d’entre eux ont entonné un chant hébreu, selon leur témoignage. Leur directrice a fini menottée… Vueling rejette toute discrimination et évoque une décision de l’équipage due au comportement du groupe « compromettant l’intégrité du vol ».

Une cinquantaine d’enfants juifs de 13 à 15 ans avaient fini leurs colonies de vacances à Calella en Espagne. Avec leurs accompagnants, il s’apprêtaient doc à rentrer chez eux en France via un vol Vueling de Valence à Paris. Selon le témoignage des parents, alors qu’ils ont pris place dans l’avion, plusieurs d’entre eux (ou seulement l’un d’entre eux), ont chanté en hébreu. Ce qui aurait déplu à un PNC qui aurait demandé du silence, mais l’équipage navigant commercial appellera finalement les forces de l’ordre. Ces derniers débarquent alors le groupe entier de l’avion. Toujours selon ces témoignages, la police demande aux enfants de déposer leurs téléphones portables (pour en supprimer les images et vidéos défavorables à l’heure des réseaux sociaux, suppose-t-on). Mais c’en est de trop pour la directrice du groupe d’enfants qui refuse leur confiscation.

Cela aurait suffi à ce que l’affaire prenne une tournure plus violente. Elle a été plaquée au sol, puis menottée. Les enfants ont été abandonnés dans une salle de l’aéroport sans possibilité de téléphoner. Ce qui suscite de nombreuses réactions  d’indignation, voire d’antisémitisme sur les réseaux sociaux.

 « Il y aurait des coups qui auraient été donnés, quelques enfants auraient filmé, et les portables ont été confisqués. Ils sont restés tout l’après-midi à attendre dans une pièce sans le droit de bouger », raconte Michael Frojman, père d’un des jeunes. « Les enfants sont choqués, abandonnés à l’aéroport », a ajouté Karine Lamy, mère d’un des jeunes, dénonçant un « acte antisémite » rappelant « 39-45 ».

L’incident s’est déroulé hier. Certains enfants ont rejoint d’autres vols, mais beaucoup restent bloqués, contraints de passer la nuit en Espagne, pris en charge par une association locale. Cet incident est survenu alors que certains enfants portaient des signes religieux visibles comme des tsitsit.

Vueling a répondu dans un communiqué, affirmant qu’un « groupe de passagers adolescents a adopté une attitude fortement conflictuelle mettant en péril le bon déroulement du vol ». « Ce groupe a manipulé de manière inappropriée du matériel de sécurité et a interrompu activement la démonstration obligatoire des consignes, en ignorant à plusieurs reprises les instructions du personnel de cabine. Malgré de nombreux avertissements, ce comportement inapproprié a persisté entraînant l’activation immédiate des protocoles de sécurité. L’équipage, agissant avec professionnalisme et conformément aux procédures de Vueling, a demandé l’intervention de la Guardia Civil, qui, après avoir évalué la situation, a procédé au débarquement du groupe afin de garantir la sécurité du reste des passagers. »

La compagnie espagnole ajoute en outre, qu’une fois dans le terminal, « le comportement agressif du groupe s’est poursuivi ». » Certains individus ont adopté une attitude violente envers les autorités, ce qui a conduit à l’arrestation de l’un des responsables du groupe. » Enfin, elle nie fermement toute décision de l’équipage qui serait liée « à l’expression religieuse des passagers concernés. Elle affirme rejeter catégoriquement « toute forme de discrimination, sans aucune exception », conclut Vueling qui regrette « profondément cet incident » et remercie « les passagers affectés pour leur compréhension et leur soutien ».

Depuis le déclenchement de la guerre à Gaza, la France connaît une flambée inédite des actes antisémites. Selon les chiffres récemment publiés, ces actes ont quasiment triplé sur le premier semestre 2024 par rapport à l’année précédente, avec près de cinq incidents signalés chaque jour. Le Conseil représentatif des institutions juives de France alerte d’ailleurs sur une tendance historique, rappelant qu’avant 2023, de tels niveaux n’avaient jamais été atteints depuis des décennies.

Les familles envisageraient des poursuites pour ce « scandale » qui a traumatisé les enfants.