Les boîtes noires de l’Antonov An-24, qui s’est écrasé jeudi dans l’Extrême-Orient russe, causant la mort de 48 personnes, ont été retrouvées. Les autorités locales évoquent un problème technique ou une erreur de pilotage, alors que la presse russe cite un manque de maintenance.

« Les enregistreurs de bord ont été retrouvés sur les lieux de la catastrophe et seront prochainement envoyés à Moscou pour analyse », a indiqué le le ministère des Transports russe. Parallèlement, l’agence de l’aviation civile russe et celle de la surveillance des transports vont procéder à une « vérification » des activités de la compagnie aérienne russe Angara Airlines, qui exploitait l’avion accidenté.

De son côté, le gouverneur de la région de l’Amour, Vassili Orlov, a précisé sur le réseau Telegram que deux principales hypothèses étaient actuellement envisagées pour expliquer le drame : une « défaillance technique » ou une « erreur de pilotage ». Selon les autorités, l’avion a chuté alors qu’il effectuait une « deuxième approche » pour tenter d’atterrir à l’aéroport de Tynda.

D’après l’agence de presse russe Tass, l’avion avait été fabriqué il y a près de 50 ans, en 1976, par l’usine Aviant à Kiev, en Ukraine, qui faisait alors partie de l’Union soviétique. En 2021, son certificat de navigabilité avait été prolongé jusqu’en 2036. Selon le journal russe Izvestia, une inspection ponctuelle chez Angara Airlines avait révélé de graves violations de sécurité un mois plus tôt. Huit avions avaient été temporairement immobilisés au sol à la suite de cette inspection, et quatre techniciens avaient été temporairement interdits d’effectuer des maintenances techniques.

Toujours selon Izvestia, les inspecteurs avaient relevé que les documents de la compagnie montraient que certains avions avaient été prétendument entretenus par du personnel qui, selon d’autres documents, ne travaillait pas les jours concernés. Les règles et méthodes standard de service n’étaient pas toujours respectées, certains employés ne disposant pas des qualifications requises pour ce type d’intervention. Dans un cas, les documents ont montré qu’un équipement de test spécial, nécessaire à la vérification du panneau de commande d’un avion, n’avait pas été physiquement fourni, alors même que d’autres documents faisaient état d’un test effectué et signé.

Le crash de l’Antonov An-24 d’Angara Airlines est le dernier d’une série d’incidents mettant en évidence l’utilisation d’avions anciens datant de l’ère soviétique, les sanctions occidentales limitant l’accès aux investissements et aux pièces de rechange.

Crash Angara Airlines en Russie : les boîtes noires retrouvées, défaillance technique ou erreur de pilotage ? 1 Air Journal

©Gleb Osokin