La compagnie aérienne iranienne Mahan Airlines a récemment acquis cinq Boeing 777 de manière détournée, contournant ainsi les sanctions américaines imposées à la République islamique d’Iran.

Ces gros-porteurs, des 777-200ER, étaient auparavant exploités par Singapore Airlines avant d’être stockés en Australie après leur retrait du service. Leur acquisition a impliqué un réseau complexe de sociétés écrans réparties sur plusieurs continents, avec un processus de transfert opaque incluant des immatriculations provisoires à Madagascar (sous les références 5R-RIS, 5R-ISA, 5R-HER, 5R-IJA et 5R-RIJ) et des escales dans plusieurs aéroports asiatiques, dont Lanzhou (Chine), Jakarta (Indonésie) et Siem Reap (Cambodge). Les cinq 777-200ER ont finalement atterri en Iran entre mai et juillet 2025, un à Mashhad, deux à Zahedan et deux autres à Chabahar.

Cette opération illégale remet en question l’efficacité des sanctions occidentales, soulignant l’échec apparent des autorités internationales à bloquer ces opérations de contournement qui utilisent des complicités dans plusieurs pays, notamment en Asie et à Madagascar. Mahan Air exploite déjà une vingtaine d’avions de ligne de fabrication occidentale, dont dix Airbus A340 et trois Boeing 747.

L’acquisition de nouveaux gros-porteurs illustre la montée en puissance de Mahan Air au sein du transport aérien iranien, où elle tend à supplanter Iran Air comme transporteur national, tout en servant aussi des intérêts géopolitiques liés à l’État iranien. Déjà placée sous sanctions américaines depuis 2011, Mahan Air est suspectée d’être sous contrôle des Gardiens de la Révolution iraniens, sa flotte ayant servi à transporter des armes au Liban, au Yémen, en Syrie, etc., à destination de milices armées affiliées au régime iranien des ayatollahs.

Iran : Mahan Air renforce sa flotte avec cinq Boeing 777 acquis de manière détournée 1 Air Journal

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