Après la panne successive de toutes les toilettes en plein vol, les passagers ont été contraints d’avoir recours à des bouteilles pour leurs petits besoins ou, selon l’équipage, à continuer d’utiliser des cuvettes déjà hors service.

L’inconfort et l’humiliation se sont invités à bord d’un vol Virgin Australia reliant Bali à Brisbane la semaine dernière. L’incident, survenu à bord d’un Boeing 737 MAX 8, a généré une forte polémique en Australie et mis en cause les conditions d’hygiène et de sécurité.

Dès le départ de Denpasar, jeudi après-midi, une cabine arrière était déjà inutilisable pour cause de maintenance. Mais à mi-chemin du vol de six heures, tous les sanitaires restants se sont bouchés ou sont tombés en panne. « Une passagère âgée n’a pas pu se retenir et a subi l’humiliation de s’uriner dessus », a confié un voyageur à The Australian. « Pour les trois heures suivantes, le personnel nous a dit qu’il fallait utiliser des bouteilles ou “par-dessus ce qui se trouvait déjà dans la toilette”. »

Plusieurs voyageurs décrivent un sentiment « humiliant », « dégradant » et « traumatisant ». L’atmosphère est rapidement devenue difficilement supportable, les odeurs d’urine s’étant répandues dans la cabine.

Face à l’ampleur des réactions, Virgin Australia a présenté ses excuses officielles. Dans un communiqué envoyé à 7News, la compagnie a déclaré : « Un vol reliant Denpasar à Brisbane jeudi soir a connu un problème qui a affecté le fonctionnement des toilettes. Nous présentons nos sincères excuses à nos passagers et remercions notre équipage d’avoir géré une situation difficile à bord. » La compagnie a précisé qu’elle offrirait des avoirs de vol aux passagers touchés.

Mais les critiques ne se sont pas arrêtées là : le syndicat australien des travailleurs du transport (TWU) a dénoncé une « grave menace pour la santé publique et la sécurité des équipages comme des passagers ». Cet épisode relance le débat autour de la maintenance des appareils et de la pression sur les équipages, dans un contexte où le trafic aérien australien a retrouvé des niveaux proches de l’avant-Covid.

Virgin Australia, contrôlée depuis 2020 par le fonds américain Bain Capital, s’efforce de redresser sa compétitivité face à Qantas et Jetstar. Sa flotte est composée majoritairement de Boeing 737, dont une trentaine de MAX 8 et de 737NG, essentiels sur les liaisons internationales régionales vers l’Indonésie et la Nouvelle-Zélande. Or, sur ces appareils monocouloirs, le nombre de toilettes limité accroît la vulnérabilité en cas de panne généralisée.

Toilettes en panne : des passagers de Virgin Australia contraints d’uriner dans des bouteilles 1 Air Journal

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