KLM a annulé plus de 100 vols ce mercredi en raison d’une grève de son personnel au sol à l’aéroport d’Amsterdam-Schiphol, affectant près de 27 000 passagers, a indiqué la compagnie.
Le mouvement, initié par les syndicats FNV et CNV, va paralyser les opérations entre 8h00 et 10h00, forçant l’annulation de dizaines de vols tant les métiers concernés — bagagistes, tracteurs de pistes ou agents de service passagers — sont essentiels au fonctionnement quotidien. Les syndicats contestataires réclament de meilleures conditions dans le cadre des négociations pour une nouvelle convention collective. Ils rejettent une hausse salariale proposée de 2,25% étalée jusqu’en 2026, jugée bien en deçà de l’inflation actuelle aux Pays-Bas, estimée autour de 3% en 2024 et prévue au-dessus de 2,5% cette année (CBS). Selon FNV, cette proposition équivaut à une perte de pouvoir d’achat pour les 15 000 employés au sol concernés.
La fracture syndicale s’est accentuée après que KLM a signé un accord avec trois autres organisations représentatives — VKP, De Unie et NVLT — que FNV et CNV, plus influents, refusent de cautionner. John van Dorland (FNV) a dénoncé une « déclaration de guerre » de la direction, l’accusant de diviser le personnel en validant un texte « avec des minoritaires ». Souleiman Amallah (CNV) a abondé, jugeant l’accord un « marché de dupes » incapable de protéger les salariés de la hausse des prix.
La compagnie, de son côté, défend un compromis adapté à sa situation économique. Confrontée à la hausse des coûts opérationnels et énergétiques, ainsi qu’à une concurrence forte sur le marché européen, KLM met en avant la nécessité de garantir sa compétitivité. Les syndicats signataires de l’accord, dont De Unie, estiment que la direction a fait preuve de réalisme et rejettent les critiques de FNV et CNV qu’ils qualifient « d’irresponsables ».
Cette grève illustre un climat social tendu dans le transport aérien européen, où plusieurs compagnies affrontent des revendications salariales fortes. Lufthansa et Air France-KLM ont, ces derniers mois, dû faire face à des mobilisations sur fond d’inflation persistante et de conditions de travail jugées intenables après les suppressions de postes durant la pandémie. Schiphol lui-même a connu des crises sociales retentissantes depuis 2022, notamment autour de la surcharge de travail des bagagistes qui avait provoqué le chaos dans les terminaux.
KLM doit désormais faire face à la menace de nouvelles actions. Le syndicat CNV a confirmé qu’une autre grève est planifiée dès la semaine prochaine si aucun progrès n’est atteint dans les discussions.

Aucun commentaire !