Le principal syndicat des contrôleurs aériens français, le SNCTA, a annoncé la suspension de son préavis de grève prévu les 7, 8 et 9 octobre, à l’issue d’échanges avec la Direction générale de l’aviation civile (DGAC). La décision intervient après une séance de « conciliation » et « compte tenu des accords trouvés » avec la DGAC, a indiqué le syndicat sur son site, sans en préciser le contenu pour l’instant.

Cette levée de préavis marque un apaisement temporaire dans un climat social tendu au sein de la navigation aérienne française. Le SNCTA — qui représente environ 60 % des voix parmi les contrôleurs — demandait depuis plusieurs semaines un rattrapage intégral de l’inflation sur les salaires pour 2024, ainsi qu’une réforme de la gouvernance du contrôle aérien, jugée trop centralisée.

Le syndicat « invite chaque contrôleur à annuler au plus tôt sa (ses) déclaration(s) préalable(s) ». Il précise que cette décision fait également « suite aux annonces du Premier ministre [Sébastien Lecornu] renvoyant le projet de loi de finances aux travaux parlementaires », signal perçu comme un engagement à poursuivre le dialogue budgétaire. Mi-septembre, le SNCTA avait déjà reporté une grève prévue le 18 du même mois, jour de mobilisation nationale, estimant ne pas disposer d’interlocuteur pour faire « aboutir les revendications au niveau ministériel ». 

Le rôle européen du contrôle aérien français
La France dispose de l’un des réseaux de contrôle aérien les plus denses d’Europe, avec plus de 3 000 contrôleurs répartis dans les grands centres régionaux de la DGAC (Paris, Marseille, Bordeaux, Reims et Brest). Le pays gère non seulement son propre trafic, mais aussi une large part des survols entre l’Europe du Nord et la Méditerranée, ce qui donne à ses mouvements sociaux un impact européen immédiat.

Lors des arrêts de travail précédents des contrôleurs français, de nombreux vols avaient été annulés ou déroutés, provoquant des perturbations en chaîne sur les itinéraires transfrontaliers. L’Union européenne pousse depuis plusieurs années à une meilleure coordination du ciel unique européen, mais la France résiste à certaines réformes qu’elle juge contraires à la sécurité et à la souveraineté de son contrôle aérien.