En marge de la 17e conférence ICAN de l’OACI, le gouvernement canadien a conclu de nouveaux accords aériens bilatéraux avec Riyad et Abou Dhabi, qui autorisent davantage de vols et une libéralisation marquée du cargo tout‑fret.

Ces évolutions s’inscrivent dans la stratégie d’Ottawa de renforcer ses liaisons avec le Moyen‑Orient tout en soutenant les transporteurs canadiens face à la montée en puissance des compagnies du Golfe. L’accord élargi Canada–Arabie saoudite porte à 14 le nombre maximal de vols passagers hebdomadaires par pays, contre seulement 4 auparavant. Il ouvre aussi la voie à un nombre illimité de vols tout‑cargo, au lieu de trois rotations hebdomadaires par pays, avec en plus des droits de cinquième liberté pour les services cargo, ce qui permet aux compagnies de relier deux pays tiers via leur territoire d’attache.

Pour les opérateurs saoudiens comme Saudia ou flyadeal, cette flexibilité renforce l’attractivité de leurs hubs en pleine expansion, en particulier Djeddah et Riyad, dans la compétition régionale face à Doha, Dubaï et Abou Dhabi. Côté canadien, ces capacités supplémentaires offrent un potentiel de nouvelles dessertes passagers ou d’augmentation de fréquences, tout en ouvrant un axe cargo renforcé pour les exportations canadiennes vers un partenaire déjà présenté comme son premier marché de marchandises au Moyen‑Orient.

Accord renforcé avec les Émirats arabes unis

Avec les Émirats arabes unis, l’accord bilatéral autorise désormais jusqu’à 35 vols passagers hebdomadaires par pays, soit 14 fréquences supplémentaires par rapport au plafond précédent. Les vols tout‑cargo deviennent eux aussi illimités, là encore assortis de droits de cinquième liberté pour les opérations fret, ce qui consolide le rôle de Dubaï et d’Abou Dhabi comme plateformes de redistribution vers l’Asie, l’Afrique et l’Inde.

Cette expansion s’inscrit dans la dynamique de rapprochement récent entre le Canada et les Émirats, marquée notamment par le renforcement du partenariat entre Air Canada et Emirates et par l’annonce de nouveaux vols directs supplémentaires. Pour les transporteurs canadiens, l’accès à un quota plus généreux de fréquences vers le Golfe permet de mieux se positionner sur les marchés en forte croissance du sous‑continent indien et de l’Asie du Sud‑Est via les hubs émiratis.

Enjeux pour les compagnies et les hubs

Les compagnies aériennes des deux côtés peuvent exploiter ces nouveaux droits immédiatement, ce qui laisse anticiper, à court terme, une montée en capacité et une intensification de la concurrence, notamment au départ de Toronto, Montréal et Vancouver. Les transporteurs du Golfe pourraient chercher à densifier leurs liaisons canadiennes en gros-porteurs, tandis que les acteurs canadiens ajusteraient leur offre pour capter davantage de trafic de correspondance via leurs hubs domestiques.

L’introduction ou l’extension de droits de cinquième liberté sur le cargo offre en particulier de nouvelles possibilités de routage pour les opérateurs fret, qui pourraient relier par exemple l’Amérique du Nord à l’Afrique ou à l’Asie via Riyad, Djeddah, Dubaï ou Abou Dhabi, avec un impact direct sur les chaînes logistiques et la compétitivité des exportateurs canadiens.

Pour le ministre des Transports Steven MacKinnon, ces nouveaux accords sont présentés comme « un gain pour les travailleurs, les entreprises et les voyageurs canadiens », en ouvrant la voie à « plus de vols, plus de concurrence et plus de connexions internationales ». Le ministre du Commerce international Maninder Sidhu souligne pour sa part que ces ententes « ouvrent un nouvel accès à des destinations clés au Moyen‑Orient » et créent des opportunités accrues pour les exportateurs canadiens.

Jusqu’à 35 vols hebdo : le Canada muscle ses droits de trafic avec les Émirats 1 Air Journal

@Flyadeal