Emirates vient d’aligner son premier Airbus A350-900ULR sur la ligne Dubaï–Adélaïde, faisant de la capitale d’Australie-Méridionale le premier aéroport au monde à accueillir cette version ultra-long-courrier du biréacteur européen.
L’appareil remplace le Boeing 777‑200LR sur les vols quotidiens EK440/441 et introduit pour la première fois la cabine Premium Economy d’Emirates à Adélaïde, bouclant ainsi le déploiement de ce produit sur les cinq escales australiennes de la compagnie. L’appareil, configuré en trois classes avec la dernière génération de cabines de la compagnie, offre davantage de capacité passagers et fret, tout en réduisant l’empreinte sonore et la consommation de carburant sur cette liaison de près de 15 heures entre le Golfe et l’Australie-Méridionale.
Un premier A350-900ULR pour Emirates
Emirates exploite des A350‑900 depuis début 2025 sur des liaisons court et moyen-courrier, mais A6‑EXM est le premier exemplaire doté de la configuration ultra-long-courrier, avec système de carburant modifié et autonomie portée jusqu’à environ 15 heures de vol sans escale. Ce saut capacitaire permet d’assurer le segment Dubaï–Adélaïde sans compromis opérationnel, là où le 777‑200LR était jusqu’ici l’appareil de référence sur cette route exigeante.
Selon Emirates, l’A350‑900ULR opère désormais les vols EK440/441, avec un départ de Dubaï à 02h00 pour une arrivée à Adélaïde à 20h50, puis un retour d’Adélaïde à 22h50 pour un atterrissage à Dubaï à 05h20 le lendemain (heures locales). La compagnie souligne qu’Adélaïde a été « choisie de longue date » pour recevoir ce premier appareil, reflet du poids stratégique de la ville dans son réseau mondial
L’A350 d’Emirates basé à Adélaïde est aménagé en trois classes, pour 298 passagers au total, avec 32 sièges de nouvelle génération en Business (configuration 1-2-1), 28 sièges en Premium Economie (2-3-2) et 238 sièges en Economie (3-3-3). La classe Affaires propose des fauteuils « S Lounge » entièrement inclinables inspirés de l’univers automobile haut de gamme, avec mini-bar individuel, tandis que l’Economy adopte une palette claire avec appuie-tête à six réglages.
La Premium Economie arrive pour la première fois à Adélaïde avec des sièges en cuir crème de 19,5 pouces de largeur, un pas généreux, appuie-tête réglable, repose-jambes, écran individuel de 13,3 pouces et prises de recharge, complétés par des trousses de voyage et textiles fabriqués à partir de matériaux durables. Les passagers Premium Economie bénéficient aussi d’un enregistrement dédié à Dubaï, d’un embarquement prioritaire et d’une franchise bagages renforcée, positionnant ce produit comme une alternative intermédiaire très prisée sur le marché australien.
Un signal fort pour le marché australien
Avec l’entrée en service de l’A350‑900ULR à Adélaïde, Emirates aligne désormais des avions de « nouvelle génération » sur l’ensemble de ses cinq destinations australiennes : A380 quadriclasse sur Melbourne, Sydney, Brisbane et Perth, 777 quadriclasse sur certaines rotations de Melbourne, et A350 sur Adélaïde. Au total, 56 de ses 70 vols hebdomadaires entre l’Australie et Dubaï sont désormais opérés par ces appareils récents, offrant plus de 5 000 sièges Premium Economy par semaine sur le marché australien.
Pour Barry Brown, vice-président divisionnaire Australasie d’Emirates, « c’est un moment charnière qui met en lumière le rôle essentiel d’Adélaïde et de l’Australie-Méridionale dans nos opérations globales » et un signal d’« investissement continu » dans la région. Il met en avant la forte popularité de la Premium Economie sur les autres villes australiennes, avec des facteurs de charge élevés qui devraient se reproduire à Adélaïde sur cette liaison vers l’Europe et au-delà.
Retombées économiques et fret aérien
Au-delà de l’offre passagers, l’A350‑900ULR met à disposition environ 16 tonnes de capacité fret par vol, soit près de 224 tonnes par semaine entre Dubaï et Adélaïde. Cette soute supplémentaire soutient les exportations sud-australiennes de vins, produits de la mer, viandes réfrigérées, fruits et légumes, fleurs, produits pharmaceutiques, cosmétiques et textile. Les autorités estiment à environ 98 millions de dollars par an la valeur des exportations permises par cette capacité cargo, portant l’impact total des vols d’Emirates sur l’économie locale (tourisme inclus) à 160 millions de dollars.
Pour l’aéroport d’Adélaïde, ce changement de machine est autant une vitrine qu’un ajustement fin de l’outil industriel à la demande. Son directeur général, Brenton Cox, parle d’avions « game changers » pour la plateforme, estimant que la combinaison « taille–autonomie » de l’A350‑900ULR colle particulièrement bien au profil de trafic de l’Australie-Méridionale : assez de sièges pour absorber la croissance, mais sans surdimensionnement sur un marché de niche long-courrier. Il insiste aussi sur « le bond en avant en matière de confort et de choix de cabines » offert aux passagers sud-australiens, qui disposent désormais des tout derniers produits d’Emirates pour rejoindre Dubaï puis son réseau vers l’Europe, l’Afrique et l’Asie. L’exploitation de l’A350, réputé pour être l’un des gros-porteurs les plus sobres en carburant et dotés de l’une des cabines long-courriers les plus silencieuses, apporte également un gain environnemental et acoustique appréciable pour l’aéroport et les riverains.
Emirates a reçu son premier A350 en novembre 2024, mis en ligne commerciale en janvier 2025 sur la liaison Dubaï–Édimbourg, avant de déployer progressivement le type sur une vingtaine de routes moyen-courriers comme Bagdad, Hangzhou, Hô Chi Minh-Ville ou Oslo. L’introduction d’un premier ULR à Adélaïde s’inscrit dans une stratégie de montée en puissance graduelle du type, en complément de la flotte A380 et 777.


AliBadra a commenté :
4 décembre 2025 - 11 h 27 min
Les airbus a359 “ULR” d’Emirates n’ont pas de système de carburant modifié, ce sont des a359 normaux. C’est juste la configuration intérieur qui change, pour être mieux adapté aux vols long courriers.
Thomas E. a commenté :
4 décembre 2025 - 14 h 04 min
A l’image de l’A321LR vs A321XLR, je pense que l’on en effet sur une version A350-900LR et non une version A350-900ULR.
900ULR a commenté :
4 décembre 2025 - 11 h 58 min
Surprise pour moi, je n’avais jamais lu que Emirates avait commandé des ULR !
Seul Singapore utilise cette version.
Pourquoi pas une commande de 1000ULR prochainement ?
GVA1112 a commenté :
4 décembre 2025 - 13 h 26 min
Ce A350-1000 ULR a une autonomie trop grande pour EMIRATS, qui par sa position géographique, atteint presque tous les points du Globe avec ses 777-200 ER et A350-900 ULR comme Los Angeles, Auckland, …
A-t-il besoin d’aller jusqu’à Santiago du Chili, Lima (Pérou), .. peut être que seule la côte Ouest de l’Amérique du Sud reste actuellement inatteignable pour eux ?
Qantas a besoin de ces longues jambes (A350-1000 ULR) pour rejoindre l’Europe (Grande Bretagne son premier marché européen) ou NY (Marché prolifique Nord américain).
Thomas E. a commenté :
4 décembre 2025 - 14 h 13 min
Les compagnies du golfe n’ont pas besoin des versions ULR et leur 17000 km de rayon d’action.
Leur situation géographique à mi-chemin entre continent américain et continent asiatique leur permet déjà d’exploiter les rayons d’action standard de la plupart des avions actuels.
Les plus longues routes concernent la Nouvelle-Zélande ou le Chili, ou l’on peut atteindre les 15000 km qui sont à la portée notamment de l’A350-1000 standard.