Les relations entre Air France et KLM au sein du groupe Air France-KLM sont de nouveau marquées par des tensions, notamment sur les questions de gouvernance et de stratégie entre les deux compagnies aériennes. Ces désaccords reflètent un vieux clivage franco-néerlandais qui resurgit périodiquement depuis la fusion de 2004.
Selon le point de vue néerlandais, à Paris, on cherche en permanence à renforcer le contrôle du groupe sur ses filiales, tandis qu’à Amsterdam, base de KLM, on s’efforce toujours de préserver l’autonomie de la compagnie néerlandaise. Ce différend profond a régulièrement fait l’objet d’une large couverture dans la presse néerlandaise, qui en a fait une affaire d’intérêt national, notamment après le départ en 2022 de Pieter Elbers, PDG historique de KLM, poussé à la porte par le directeur général d’Air France-KLM, Benjamin Smith.
Mécontentement néerlandais persistant
En 2025, les tensions entre Air France et KLM resurgissent de nouveau autour de la gouvernance du groupe, dirigé par une holding commune à Paris, rapporte la presse néerlandaise. D’autant plus que les résultats financiers au troisième trimestre 2025 montrent une situation délicate : des marges sous pression chez KLM comme chez Air France en raison des coûts d’exploitation et de la hausse de la fiscalité. Selon le quotidien néerlandais De Telegraaf, citant des acteurs néerlandais, Benjamin Smith a réorganisé la gouvernance du groupe pour donner à la maison mère à Paris un contrôle accru sur ses filiales, dont KLM. Le journal néerlandais rapporte que cette réorganisation a suscité un mécontentement persistant parmi une partie du personnel néerlandais.
Depuis juillet 2022, la direction de KLM est assurée par Marjan Rintel, ancienne dirigeante des chemins de fer néerlandais NS, qui a fait son retour chez KLM après une longue carrière dans le transport ferroviaire. À la tête de KLM, elle a lancé un plan de redressement baptisé « Back on Track », visant à améliorer la rentabilité et la performance opérationnelle de la compagnie aérienne néerlandaise. Cependant, la PDG de KLM termine son mandat en avril prochain, et son avenir reste encore incertain.
Décisions prises uniquement à Paris ?
En outre, Amsterdam craint que le groupe ne souhaite fusionner la filiale Transavia France avec la filiale Transavia Holland, les deux low cost fonctionnant jusqu’ici de manière totalement indépendante. Dans la presse néerlandaise, certains commentateurs estiment que KLM et Transavia Holland doivent être mieux protégées des décisions prises à Paris, et que le groupe doit clarifier le rôle de chaque compagnie aérienne dans sa stratégie globale.
Pour rappel, Air France et KLM ont fusionné en avril 2004 pour former le groupe Air France-KLM, l’un des premiers grands groupes aériens transnationaux en Europe. Air France, alors en bonne santé financière, a lancé une offre publique d’échange sur les actions de KLM, qui sortait à peine d’une grave crise avec une perte historique en 2003. Cette fusion a conduit à la privatisation d’Air France, l’État français conservant toutefois une part significative du capital. Depuis, les deux compagnies aériennes porte-drapeau conservent leurs marques, leurs hubs (Paris-CDG et Amsterdam-Schiphol) et leurs cultures distinctes, mais elles partagent un programme de fidélité unique (Flying Blue) et de nombreuses synergies commerciales et opérationnelles.
En 2025, Air France exploite une flotte d’environ 265 avions (passagers et cargo) pour desservir environ 190 destinations dans une soixantaine de pays sur tous els continents, avec Paris-Charles de Gaulle comme hub principal. Elle emploie environ 44 600 personnes, dont 4 300 pilotes, 13 600 personnels navigants commerciaux et 26 600 personnels au sol. Basée à Amsterdam-Schiphol, son hub principal, KLM dispose d’une flotte d’environ 115 avions (passagers et cargo) pour desservir environ 160 destinations, dont une soixantaine en Europe et une centaine vers l’Amérique, l’Asie, l’Afrique et les Caraïbes. Elle emploie plusieurs dizaines de milliers de personnes, dont plus de 3 000 pilotes.

@Air France-KLM
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Anna Stazzi a commenté :
7 décembre 2025 - 15 h 01 min
Les NL sont ingrats en affaires. C’est génétique.
Leur mauvaise boutique prenant l’eau a été sauvée in extremis par AF, désormais logiquement et légalement maison-mère.
Peuple trouillard sans grande probité ni envergure en affaires, ils couinent contre Paris quand aucun groupe local ou étranger ne voulait risquer un florin, personne ne pariant sur la survie de pareille carcasse.
Nouvelle échéance ?
Nouvelle chialerie.
Je souhaite à Ben S d’imposer son point de vue, aucun candidat crédible chez les Orange ne pouvant lui opposer un plan B valable.
Quant aux « spécificités de la culture locale » on peut les rassurer: personne n’en veut, qu’ils se les gardent.
tournefeuille31 a commenté :
7 décembre 2025 - 17 h 10 min
@ Anna Stazzi
Commentaire d’une française dans toute sa splendeur….
Anna Stazzi a commenté :
8 décembre 2025 - 9 h 23 min
😂
Darling, 8 ans de travail avec les Bataves, ça permet de se forger une idée crédible en plus d’une solide carapace.
Rien de typiquement féminin (sexiste!) ni Français ou franchouillard.
Du business, rien d’autre.
8 décembre 2025 - 11 h 58 min
Mouais…
Un mix de généralités (« les NL sont ingrats », « c’est génétique ») et d’une évidente méconnaissance des faits.
1) Si, d’autres compagnies étaient prêts à sauver KL (=British Airways)
2) Non, AF n’est pas la maison-mère.
Je ne sais pas ce que vous avez fait pendant 8 ans aux Pays-Bas, mais dommage que vous avez passé tout ce temps sans apprendre la réalité factuelle.
8 décembre 2025 - 12 h 38 min
PS: je ne suis pas du tout contre la proposition de BS de centraliser certains éléments de la gouvernance, et je ne pense pas que KLM aurait survécu sans l’alliance avec AF.
Je m’oppose uniquement à cette vision totalement unilatérale selon laquelle Air France serait la compagnie extraordinairement performante qui aurait sauvé KLM et détiendrait donc naturellement la position dominante. Une telle lecture ignore la réalité économique la plus élémentaire : oui, KLM a été sauvée par une alliance avec une autre compagnie – dans ce cas AF, sinon cela aurait été BA. Depuis la création de l’alliance, c’est KLM qui affiche de loin les meilleures marges opérationnelles, alors qu’Air France a été, de son propre aveu, structurellement déficitaire pendant de longues années après 2009.
Je défends au contraire l’idée d’une alliance véritablement équilibrée — permettant non suelement à KLM mais autant à Air France de se renforcer, de croître et de réaliser des synergies, loin du récit simpliste d’un “sauvetage” unidirectionnel.
Anna Stazzi a commenté :
8 décembre 2025 - 13 h 02 min
Peu importe ce que j’y ai fait.
Il me semble cependant que ma connaissance du pays est meilleure que celle dont vous vous targuez, vue du canapé.
@Anna a commenté :
7 décembre 2025 - 17 h 38 min
Rien que la ratio nombre de pilotes nombre d’avions dit beaucoup….il y a du travail à faire chez KLM…
Zeph a commenté :
7 décembre 2025 - 18 h 30 min
Tout est dit en effet…. Ou presque. Équipages désagréables pas de culture client restauration médiocre vins catastrophiques sans parler du bleu horrible qui les caractérise 😂😂
Lrt a commenté :
7 décembre 2025 - 20 h 42 min
Vous avez tout dit.
julien31 a commenté :
7 décembre 2025 - 18 h 36 min
je ne comprendrais jamais cette union avec KLM , je dois etre idiot surement ! va savoir …
8 décembre 2025 - 10 h 22 min
Idiot, je ne sais pas.
Mais la logique est claire: dans un marché qui se consolide AF a reconnu très tôt qu’il fallait trouver un partenaire pour assurer la croissance. En 2004, KLM était une cible parfaite, car peu chère (valorisée à 1,3 milliards EUR), la logique réseau était évidente – donc bravo d’avoir pris la décision de créer cette alliance.
Vous proposeriez quoi sinon?
Rikobdx a commenté :
7 décembre 2025 - 18 h 53 min
Il faudrait peut être rappeler a ces gens que c est air France qui est propriétaire de KLM et non l inverse
8 décembre 2025 - 10 h 20 min
OK, on va leur le rappeler le jour que ce sera vrai. Sauf que depuis 2004, ce n’est pas le cas. Air France est une filiale, comme KLM, du holding AFKL.
Xenon a commenté :
8 décembre 2025 - 9 h 11 min
Si KLM devait se séparer d’AF, sa survie serait à court terme. Cette compagnie ne vaut reuropéennes. Que ces dirigeants aillent voir comment ça se passe avecien sans le soutient d’une des trois grandes compagnies européennes. Que ces dirigeants aillent voir comment ça se passe chez le filliales d’IAG ou LH! Ils se rendront compte que BS est un ange et agit dans l’intérêt du groupe. Rien de nouveau chez les Bataves…
8 décembre 2025 - 10 h 19 min
Parce-que vous pensez que Air France elle réussirait seule? Absurde.
8 décembre 2025 - 10 h 17 min
Franchement, l’arrogance de certains commentaires ici n’a d’égal que leur méconnaissance totale des réalités financières et de l’histoire du groupe.
Quelques rappels, donc :
1. KLM n’appartient pas à Air France, mais à la holding Air France–KLM, tout comme Air France appartient à cette holding. C’est élémentaire, mais apparemment on doit encore le répéter.
2. Non, KLM n’a pas été “sauvée” parce que personne n’en voulait. British Airways s’y intéressait très sérieusement et aurait pu la reprendre. Donc la légende du “sans Air France, KLM serait morte” est simplement fausse.
3. Air France ferait bien de se souvenir que KLM lui a longtemps évité la catastrophe. Il y a même eu des années où KLM réalisait un bénéfice solide pendant qu’Air France affichait un déficit monumental (ex. 2014). Plus largement, entre 2010 et 2017, la marge opérationnelle de KLM était régulièrement supérieure — parfois même deux fois plus élevée, ex. 2017 — à celle d’Air France. Dans certaines années, le profit absolu de KLM dépassait celui d’Air France. Sans cette performance néerlandaise, la situation du groupe aurait été nettement moins reluisante, et c’est Air France qui aurait dû être sauvé.
4. Oui, aujourd’hui Air France se positionne davantage comme une compagnie premium, et ils font ça très bien. Mais les coûts structurellement trop élevés en France et les grèves à répétition restent un problème massif. Aux Pays-Bas, les syndicats sont certes puissants, mais pas dans une logique de guerre de classes idéologique totalement déconnectée de la réalité économique, comme c’est trop souvent le cas en France. Aux Pays-Bas, le vrai problème vient plutôt de la politique qui freine le développement de Schiphol.
Bref, en France, on ferait mieux de garder un profil bas, de se réjouir que la fusion ait fonctionné — car les deux en ont bénéficié, les synergies de côuts et commerciaux ont été réalisés — et de se rappeler que sans KLM, Air France serait aujourd’hui largement distancée par IAG, Lufthansa Group, Ryanair ou easyJet, qui affichent pour la plupart une performance économique supérieure.
Donc, tout simplement : on se calme, on arrête de faire grève toutes les cinq minutes, on fait du bon travail, et Air France–KLM continuera d’être un modèle de réussite… à condition d’agir ensemble.
Fdo a commenté :
8 décembre 2025 - 11 h 10 min
Je partage tout à fait votre commentaire qui à le mérite de “remettre l’église au centre du village”.
Un travail sérieux et une bonne synergie entre les 2 entités du groupe devrait permettre un développement profitable sur le long terme.
Gsb a commenté :
8 décembre 2025 - 11 h 34 min
Enfin un commentaire constructif et factuel.
Auquel j’apporterais personnellement mais cela n’engage que moi quelques nuances. Le gvt français détient un tout petit plus de part que le gvt néerlandais dans la holding la balance au CA penche donc inévitablement en faveur de Paris. Ben Smith a fait un travail extraordinaire de renaissance pour AF qui est en bien meilleure santé qu’à son arrivée et qui a retrouvé un statut premium (selon les standards européens, loin des cies asiatiques mais très satisfaisants en comparaison des us et de l’Europe). AF a engrangé des bénéfices vcp plus importants ces dernières années que KLM malgré ce que vous appellez les “coûts” et les grèves (cela fait un moment qu’il n’y a pas eu de grosses grèves chez AF, il ne faut pas confondre les grèves récurrentes des contrôleurs aériens français. Af n’a rien à voir là dedans. Par ailleurs KLM est loin d’être sans grève. Ils en font désormais plus souvent que chez AF). Mais il faut reconnaître que B Smith semble avoir d’abord privilégié AF et laissé KL tomber un peu en déshérence. Qualité désormais assez indigeante, réseau pas totalement optimisé, etc. Mais il semblerait que la direction du groupe se penche désormais sur la montée en gamme de KL. Donc patience prudence et espérons le meilleur pour ce fleuron européen sans lequel ni AF ni KL ne tiendraient bien longtemps face au groupe LH et sa voracité ou à IAG et ses bénéfices royaux
reponse a commenté :
8 décembre 2025 - 12 h 21 min
Je vous suis, sauf sur un point: depuis l’arrivé de Ben Smith, il n’y a plus eu de grèves à répétition à AF. Par contre, côté KLM, ça enchaîne.
Effectivement, aujourd’hui KL est l’homme malade du groupe, là où pendant une période c’était AF. D’où l’importance que le groupe fonctionne bien pour soutenir tout le monde.
Il reste d’importantes synergies à mettre en place dans le groupe, ne serait-ce qu’en termes de réseau (les deux équipes AF et KL ne sont pas très proches) et de gouvernance (avoir deux compagnies Transavia n’a aucun sens).