Le gouvernement américain a officiellement reconnu sa responsabilité dans la collision aérienne survenue le 29 janvier 2025 près de Washington, qui a coûté la vie à 67 personnes à bord d’un avion régional CRJ700 et d’un hélicoptère militaire Black Hawk. Cette admission, formulée dans un document judiciaire de plus de 200 pages, marque un tournant pour les familles de victimes, qui peuvent désormais demander réparation devant les tribunaux fédéraux.

Une collision meurtrière au‑dessus du Potomac
L’accident s’est produit de nuit au‑dessus du fleuve Potomac, à proximité immédiate de l’aéroport Ronald‑Reagan de Washington, lorsqu’un Bombardier CRJ700 de PSA Airlines, filiale d’American Airlines, est entré en collision avec un hélicoptère Sikorsky UH‑60 Black Hawk de l’armée américaine en vol d’entraînement. Les deux appareils se sont abîmés dans les eaux glacées, faisant 67 morts et aucun survivant, dans ce qui est présenté comme la catastrophe aérienne la plus meurtrière sur le sol américain depuis plus de vingt ans.

Selon les premiers éléments de l’enquête, l’hélicoptère évoluait légèrement au‑dessus de l’altitude autorisée dans un espace aérien déjà très dense, où se croisent en permanence avions commerciaux et nombreux hélicoptères gouvernementaux. Le rapport final du National Transportation Safety Board (NTSB) est attendu en 2026, mais les experts évoquent d’ores et déjà une chaîne de facteurs humains et organisationnels.

Failles du contrôle aérien et de l’armée
Dans sa réponse à une première plainte de proches de victimes, le département de la Justice reconnaît explicitement des manquements de la Federal Aviation Administration (FAA) et de l’armée. « Les États‑Unis reconnaissent avoir une obligation de diligence envers les plaignants, obligation qu’ils ont violée, causant ainsi l’accident tragique du 29 janvier 2025 », peut‑on lire dans le document.

Les autorités admettent que le contrôleur aérien de l’aéroport Reagan National n’a pas respecté les procédures de séparation visuelle qui exigent d’informer les équipages en cas de trajectoires convergentes. Elles pointent également « le manque de vigilance » des pilotes de l’hélicoptère, qui n’ont pas maintenu une distance « appropriée et sûre » avec le jet régional en approche, contribuant directement à la collision.

Une reconnaissance attendue par les familles
Pour les familles, cette reconnaissance constitue une étape décisive dans la bataille judiciaire engagée depuis plusieurs mois. « Le gouvernement a admis la responsabilité de l’armée dans cette perte de vies inutile et le non‑respect des procédures de contrôle aérien par la FAA », a déclaré l’un des avocats des victimes, qui parle d’un drame « évitable ».

Cette admission de responsabilité permet de concentrer les procédures sur la répartition des fautes et l’évaluation des dommages, dans le cadre du Federal Tort Claims Act, le régime qui encadre les actions en négligence contre l’État fédéral. Les autorités soulignent toutefois que d’autres acteurs, dont American Airlines et sa filiale PSA Airlines, pourraient également être jugés contributeurs à l’accident.

 

Collision aérienne à Washington : l’État fédéral admet sa responsabilité, la faute au contrôle aérien et à l'armée  1 Air Journal

©American Airlines