Ce qui devait être un voyage ordinaire s’est transformé en mésaventure pour deux passagères aveugles, laissées sans assistance pendant plusieurs heures à l’aéroport international de La Nouvelle-Orléans, aux Etats-Unis, rapporte un reportage de la chaîne FOX35 diffusé cette semaine.

Sherri Brun et Camille Tate, âgées respectivement de 67 et 51 ans, voyageaient avec Southwest Airlines ce 14 juillet 2025 sur un vol de La Nouvelle-Orléans vers Orlando. Comme le prévoit la réglementation américaine, la compagnie aérienne avait la responsabilité de les accompagner de l’aéroport de départ jusqu’à leur destination. Mais le vol a d’abord subi un retard de cinq heures, avant que Southwest Airlines n’affrète un autre appareil pour transporter les passagers… tous, sauf les deux femmes malvoyantes. La raison : le changement d’avion et de porte d’embarquement n’avait été annoncé qu’à travers les écrans d’affichage, un dispositif inaccessible pour elles. Restées seules dans le terminal, sans information adaptée, les deux passagères ont attendu encore près de quatre heures avant qu’un agent aéroportuaire ne leur vienne enfin en aide.

Se rendant compte du gros raté, Southwest Airlines a immédiatement affrété un vol spécial uniquement pour les deux malvoyantes, pour les transporter à destination à Orlando. Un geste salué comme symbolique, mais jugé insuffisant par les associations de passagers handicapés, qui réclament des mesures structurelles plutôt que des solutions exceptionnelles. Dans un communiqué, la compagnie aérienne a admis une « erreur grave » et assuré qu’elle prendrait des mesures pour éviter qu’un tel incident ne se reproduise. « Nous regrettons profondément cette situation et reconnaissons que nous n’avons pas respecté nos obligations envers ces passagères », a-t-elle déclaré. En outre, les deux malheureuses passagères ont reçu chacune un avoir de 100 dollars de la part de Southwest Airlines.

L’incident a relancé le débat sur la manière dont les compagnies aériennes américaines traitent les personnes en situation de handicap. Plusieurs organisations pointent un manque de formation du personnel et une insuffisance de protocoles clairs pour garantir une assistance humaine et adaptée. Bien qu’ébranlées par l’épreuve, les deux passagères ont expliqué qu’elles souhaitaient avant tout que leur histoire serve de leçon. « Nous ne voulons pas que d’autres vivent la même chose », ont-elles confié.