De nouvelles données présentées lors du Sommet ATR sur la connectivité aérienne régionale, organisé cette semaine à Washington, montrent que le transport aérien régional aux États-Unis aura besoin de 300 avions régionaux.

« Le marché régional américain est à un tournant », a déclaré Alexis Vidal, directeur commercial d’ATR. « Avec 300 jets régionaux en fin de service et des dizaines de communautés menacées de perdre leur desserte, il ne s’agit pas seulement de remplacer des avions. Il s’agit de reconnecter des territoires et d’ouvrir de nouvelles opportunités économiques de manière rentable. » Aussi, l’avionneur franco-italien ATR se positionne avec une solution adaptée au marché américain, un turbopropulseur de 50 places alliant efficacité et confort passager pour répondre à de nouvelles attentes.

Une étude menée par Georgia Tech révèle que le retrait progressif de la flotte vieillissante de jets régionaux de 50 places (notamment des CRJ100/200) crée un vide critique dans le réseau régional américain. Environ 300 avions devraient être retirés du marché au cours des dix prochaines années, ce qui pourrait conduire près d’un aéroport régional sur dix à perdre tout service aérien régulier. Cette tendance menace d’accentuer l’isolement de certaines petites villes, d’allonger les temps de trajet et de réduire les opportunités économiques pour les zones mal desservies.

« Nos recherches montrent que le retrait des jets de 50 places n’est pas seulement un problème pour les compagnies aériennes, mais un défi national de connectivité », a commeté Cedric Justin, chercheur au laboratoire de conception de systèmes aérospatiaux de Georgia Tech. « Sans remplacement viable, des communautés entières risquent d’être coupées du réseau aérien. »

Malgré le déclin des petits avions régionaux le besoin de connectivité régionale reste fort. L’analyse des réseaux aériens, menée notamment par Seabury Airline Strategy Group, identifie une demande pour environ 200 avions. « Les lignes ferment, mais la demande persiste. Nous avons identifié un potentiel de marché allant jusqu’à 130 routes, et il ne manque que le bon avion », a souligné Rich Scheff, directeur général chez Seabury ASG. « Notre analyse confirme qu’un appareil moderne et efficace de 50 places comme l’ATR peut répondre aux besoins des compagnies aériennes et des communautés américaines. »

En parallèle, une étude conduite par ATR sur les habitudes de déplacement de 80 millions d’Américains – tous modes de transport confondus – met en évidence une demande d’au moins 100 avions supplémentaires. Elle révèle un potentiel annuel de 12 millions de passagers régionaux sur des segments de moins de 400 milles nautiques, reliant des villes aujourd’hui sans liaison directe. Au total, ATR estime la demande potentielle à environ 300 avions.

Grâce à des coûts de carburant et d’exploitation inférieurs de 30% par rapport aux anciens jets régionaux, les turbopropulseurs ATR peuvent générer jusqu’à 2 millions de dollars d’économies annuelles par avion. Cette efficacité attire déjà des opérateurs américains. Aleutian Airways a annoncé l’intégration d’ATR dans sa flotte pour relier l’Alaska, tandis que JSX, opérateur texan, a signé une lettre d’intention portant sur jusqu’à 25 ATR en version premium. 

En concertation avec des acteurs-clés du secteur, ATR a défini un produit optimisé de 50 places pour le marché américain. Cette configuration intègre une cabine en trois classes offrant un confort comparable à celui des jets monocouloirs, une porte avant compatible avec passerelles, une connectivité haut débit à bord, davantage de capacité pour les bagages cabine et un cockpit modernisé pour des procédures de navigation avancées. « Avec une définition de produit clairement établie, ATR évalue activement les conditions de marché appropriées pour avancer », a indiqué l’avionneur.

Etats-Unis : ATR mise sur ses turbopropulseurs pour combler le vide du marché régional 1 Air Journal

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