Face à la crise politique et sociale qui secoue Madagascar depuis fin septembre, Air France suspend tous ses vols entre Paris Charles de Gaulle et Antananarivo jusqu’à lundi inclus. La décision intervient sur fond de tensions croissantes et d’incertitudes sécuritaires dans la capitale malgache.
Dimanche 12 octobre, Air France a annoncé l’interruption temporaire de sa desserte d’Antananarivo, invoquant « la situation sécuritaire » pour justifier la suspension des vols depuis Paris jusqu’au lundi inclus. Cette mesure restera « soumise à une évaluation quotidienne de la situation sur place », précise la compagnie, qui affirme prioriser « la sécurité de ses clients et de ses équipages ». Les passagers concernés « seront avisés individuellement » avec des propositions de report ou de remboursement, assure encore le transporteur français.
La compagnie Air Austral, reliant l’île de La Réunion à Madagascar, a annulé une rotation samedi, tout en maintenant ses vols programmés pour dimanche. Elle demeure vigilante face à l’évolution de la situation, à l’instar des autres opérateurs de la région. L’aéroport international d’Antananarivo prévient pour sa part sur son site internet que « certains vols peuvent être sujets à des perturbations ». Dimanche, des vols intérieurs vers les provinces malgaches, ainsi que vers l’Éthiopie et l’Afrique du Sud, ont pu partir, tandis qu’un vol vers les Seychelles/Dubaï a été annulé.
Madagascar Airlines affirme de son côté sur son site Internet qu’en raison du couvre-feu actuellement en vigueur, ses opérations « doivent être adaptées au jour le jour ». Ces contraintes horaires l’obligent « à réorganiser certains vols, entraînant des rapports, des reprogrammations et parfois des annulations ».
Le mouvement de protestation, déclenché le 25 septembre par les coupures incessantes d’eau et d’électricité, s’est rapidement transformé en une contestation plus large du pouvoir en place. Les manifestations, menées notamment par des étudiants, se prolongent à Antananarivo séparées en plusieurs foyers de tension, parfois près de sites stratégiques comme les ministères ou l’aéroport. Elles visent désormais directement le président Andry Rajoelina, réélu en 2023, accusé par ses opposants de mauvaise gestion et d’autoritarisme.
La situation s’est envenimée ce dimanche avec l’annonce du CAPSAT (Corps d’armée des personnels et des services administratifs et techniques) affirmant avoir pris le contrôle de l’armée. Une déclaration qui fait craindre un basculement politique majeur. Le président réplique en dénonçant une « tentative de prise de pouvoir illégale ».
Le ministère français des Affaires étrangères recommande de reporter tout voyage non impératif à Madagascar et appelle les ressortissants français présents sur l’île à éviter tout déplacement, notamment en raison des manifestations et couvre-feux en vigueur dans plusieurs villes dont la capitale Antananarivo.
@Air France
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