Avec sa stratégie à l’horizon 2050, Amsterdam-Schiphol engage une profonde transformation de son hub, épaulée par un programme d’investissements d’environ 10 milliards d’euros d’ici 2035, destiné à moderniser terminaux, infrastructures et opérations.

KLM, principal transporteur basé à Schiphol, y voit une occasion de renforcer sa position de compagnie de réseau, à condition que l’aéroport reste financièrement accessible pour les passagers et les compagnies.

Un hub centré sur le concept de terminal unique

Schiphol a dévoilé un plan de développement jusqu’en 2050 qui vise à faire de l’aéroport un hub « pérenne » combinant amélioration de la qualité de service, compétitivité économique et réduction de l’empreinte environnementale. Au cœur du projet figure la construction d’un nouveau « Terminal Sud » et la rénovation de plusieurs satellites, tout en préservant le concept de « terminal unique » cher aux compagnies de correspondance comme KLM, afin de faciliter les transferts et fluidifier les parcours passagers.

La nouvelle feuille de route de Schiphol ouvre la voie à une modernisation des installations de KLM, notamment dans le catering et le fret, deux piliers de l’activité de hub de la compagnie néerlandaise. KLM estime que ces investissements permettront de créer un environnement de travail plus contemporain pour ses équipes, de rationaliser ses processus opérationnels et d’offrir des services plus performants à ses clients cargo, dans un contexte de forte concurrence des plateformes de fret en Europe du Nord-Ouest.

Lettre d’intention pour le déménagement des sites KLM

KLM a signé avec Schiphol une lettre d’intention portant sur le déménagement de ses activités de catering et de fret ainsi que sur la libération de l’immeuble de bureaux Topside, situé au cœur de la plateforme. Cet accord, qui doit être formalisé au deuxième trimestre 2026, prévoit une compensation liée au déplacement des bâtiments et opérations autour de 2030, montant que KLM entend réinvestir dans de nouvelles installations adaptées aux besoins d’un hub de dernière génération.

En restructurant la zone centrale de l’aéroport, Schiphol affiche l’ambition de restaurer et renforcer son rang parmi les grands hubs européens, dans un environnement marqué par la concurrence d’aéroports comme Paris-Charles de Gaulle ou Francfort. Le gestionnaire Royal Schiphol Group met en avant une stratégie axée sur la « qualité et l’équilibre », combinant amélioration de l’expérience passager, meilleures conditions de travail et réduction des nuisances sonores et des émissions grâce à l’électrification des équipements au sol et à des bâtiments plus durables.

KLM prévient : un hub attractif doit rester abordable

Si KLM soutient la transformation de Schiphol, la compagnie rappelle que l’attractivité du hub dépendra aussi de la maîtrise des coûts pour les voyageurs et les transporteurs. Dans un contexte de hausse attendue des taxes aériennes néerlandaises à partir de 2027, qui pourraient encourager une partie du trafic à se détourner vers des aéroports concurrents en Belgique ou en Allemagne, KLM insiste sur la nécessité de « maintenir un aéroport abordable » pour ne pas fragiliser la connectivité du Pays-Bas avec le reste du monde.

Les plans pour 2050 de Schiphol s’inscrivent dans une vision plus large de Royal Schiphol Group, qui veut faire de ses plateformes des aéroports parmi les plus durables au monde, avec un objectif de réduction d’environ 90 % des émissions directes de CO₂ à l’horizon 2030 via l’électrification, les énergies bas carbone et des opérations airside plus autonomes. Pour KLM, dont le modèle repose sur le trafic de correspondance, la préservation d’une capacité suffisante dans le cadre du plafond de 478 000 mouvements annuels fixé par le gouvernement néerlandais demeure un enjeu central, tout comme la modernisation de Schiphol pour accueillir des appareils plus silencieux et plus sobres en carburant.

Schiphol 2050 : un chantier à 10 milliards d’euros qui redessine le hub de KLM 1 Air Journal

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