Van Air renforce sa présence en Guyane avec l’ouverture de nouvelles liaisons directes depuis Saint‑Laurent‑du‑Maroni vers l’intérieur, poursuivant le développement de son réseau entamée après la disparition d’Air Guyane. Ces nouvelles lignes s’inscrivent dans un paysage aérien local en recomposition.
Depuis le 15 décembre, la compagnie aérienne tchèque Van Air propose des vols directs au départ de Saint‑Laurent‑du‑Maroni vers Maripasoula et Grand‑Santi, sans escale à l’aéroport Cayenne-Félix Eboué, à raison de quatre rotations par semaine. Elle assure également en vol direct les liaisons Cayenne–Grand‑Santi et Cayenne–Maripasoula, complétant un réseau désormais structuré autour de l’Ouest guyanais et du fleuve Maroni.
Pour Van Air, « ces nouvelles connexions transforment en profondeur les temps de trajet et l’accessibilité du territoire », en réduisant les correspondances et en offrant des horaires plus lisibles aux habitants de l’intérieur. La compagnie aérienne met en avant un positionnement « pragmatique et efficace, au service de la continuité territoriale ». Des acteurs locaux, comme l’agence Ouest Voyages Guyane à Saint‑Laurent, assurent l’assistance au sol afin de sécuriser la régularité des rotations sur des aérodromes parfois difficiles d’accès.
De l’après‑Air Guyane à l’installation de Van Air
L’arrivée de la compagnie aérienne tchèque en Guyane intervient dans le sillage de la liquidation d’Air Guyane, qui assurait historiquement la desserte des communes isolées de l’intérieur. Après une phase transitoire où Van Air opérait pour le compte de Guyane Express Fly, elle vole depuis août 2025 sous son propre nom sur le réseau intérieur.
Avec deux Let L‑410 Turbolet déjà en service et un troisième attendu, Van Air s’est positionnée comme deuxième opérateur régulier vers l’intérieur, aux côtés de Guyane Express Fly, dans le cadre d’obligations de service public financées par la Collectivité territoriale de Guyane. Les subventions annuelles pour ces dessertes atteignent environ 15 millions d’euros, contre 10 millions à l’époque d’Air Guyane, ce qui alimente les débats locaux sur l’équilibre économique du dispositif.
Le trafic aérien en Guyane reste porté par la liaison long-courrier Cayenne–Paris, opérée quotidiennement par Air France en Boeing 777, complétée par des vols d’Air Caraïbes au départ de Paris‑Orly. Cayenne bénéficie également de liaisons régionales, notamment vers la Guadeloupe, la Martinique et Belém au Brésil, qui participent à l’ancrage de la Guyane dans le réseau Caraïbe–Amérique du Sud.
Une concurrence naissante sur un marché subventionné
À l’intérieur du territoire, les lignes vers Maripasoula, Grand‑Santi, Saül ou Camopi concentrent une part croissante des mouvements, la reprise du trafic en 2024–2025 étant tirée en grande partie par ces dessertes subventionnées. « L’avion reste souvent le seul moyen de transport rapide et sécurisé dans ces zones enclavées », rappelle un responsable local cité par le site Franceguyane.fr, soulignant l’enjeu de continuité territoriale associé à ces lignes.
Avec Van Air et Guyane Express Fly présentes simultanément sur plusieurs axes intérieurs, la Guyane compte désormais deux compagnies sur un marché étroit, fortement soutenu par l’argent public. Certains y voient une diversification bienvenue de l’offre, synonyme de plus de choix et potentiellement de plus de sièges pour les usagers. D’autres s’inquiètent d’une surcapacité susceptible de fragiliser les opérateurs, alors que les deux compagnies régionales annoncent chacune des capacités proches de 50 000 sièges annuels pour un volume de subventions dimensionné sur ce niveau.

@CIC Guyane
Aucun commentaire !