Malgré le climat géopolitique tendu et une certaine animosité suscitée par Donald Trump, les États-Unis demeurent l’une des grandes destinations touristiques mondiales. La destination conserve une place particulière dans le cœur des Français, qui continuent d’y projeter l’idée d’un voyage marquant, entre grands espaces, villes emblématiques et imaginaire cinématographique.
Selon les prévisions de l’Office national américain du tourisme (National Travel and Tourism Office, NTTO), le volume total de visiteurs internationaux vers les États-Unis devrait atteindre 77,1 millions en 2025, soit une hausse de 6,5% par rapport à 2024, mais avec un recul attendu sur certains marchés, dont l’Europe. Pour 2026, le centre Tourism Economics, cité par Brand USA, prévoit une progression d’environ 4% des arrivées internationales, portée par la Coupe du monde de football, le centenaire de la Route 66 et les commémorations du 250e anniversaire de l’indépendance du pays, avec un rebond d’environ 3% des arrivées en provenance d’Europe.
Une Amérique plus rurale comme horizon de voyage
Près d’un an après le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche, les voyageurs européens revoient leur manière de découvrir les États-Unis, avec un intérêt marqué pour une Amérique plus rurale et moins centrée sur les grandes métropoles côtières. L’Office national américain du tourisme fait état d’une baisse de 3,5% des arrivées en provenance d’Europe occidentale, tandis que New York, Washington ou la Californie enregistrent des reculs de fréquentation, au profit d’États comme le Tennessee, le Montana ou l’Idaho. Washington aurait ainsi perdu 11% de visiteurs européens, la Californie 9% et New York 4%, alors que le Tennessee revendique une hausse de 24% de visiteurs européens, porté par l’attractivité de Nashville et de son imaginaire musical, tandis que le Montana et l’Idaho progressent également, après avoir longtemps été marginaux dans les itinéraires des Européens.
Cette recomposition des pôles touristiques s’explique par la recherche d’expériences perçues comme plus « Made in USA », loin du cosmopolitisme new yorkais : « road trips », rodéos, concerts de musique country, découverte des grands espaces et de petites villes éloignées des foules urbaines. Les professionnels du secteur observent que de plus en plus d’Européens organisent eux-mêmes leurs voyages, souvent itinérants, autour de parcs nationaux, de ranchs ou de routes panoramiques, plutôt que de se concentrer sur un seul séjour urbain sur la côte Est ou sur la côte Ouest. Nombreux sont les touristes européens qui ne réclament plus New York ou Los Angeles, mais des États comme le Montana ou le Wyoming, qu’ils associent à une Amérique visuellement plus « cinématographique ».
Aussi, les voyagistes spécialistes de la destination USA renforcent leur offre pour des séjours itinérants et des voyages en autotour est en nette progression. USA en Liberté, Evasions USA ou encore Back Roads organisent des « road-trips » à l’intérieur des États-Unis, en proposant des itinéraires combinant grandes villes, parcs nationaux et étapes plus confidentielles, souvent loin des circuits de masse. L’agence Voyageurs du Monde se distingue sur ce segment avec des itinérants sur mesure, construits autour des envies précises des clients (rythme, type de paysages, rencontres, hébergements de caractère), et un suivi personnalisé avant et pendant le voyage qui en fait un professionnel du « road-trip » des grands espaces nord-américains. A noter que Voyageurs du Monde dispose aux États-Unis d’un service de conciergerie unique au monde qui permet de répondre, même au pied levé, à vos envies de dernière minute : adresse, réservation de restaurants, babysitting, organisation d’un évènement particulier, etc.
Les compagnies aériennes suivent la tendance
Les données d’Amadeus pour la fin d’année montrent un recul des arrivées à Miami et Los Angeles, estimé à 7%, tandis que des hubs secondaires comme Minneapolis, Dallas ou Boston affichent des hausses respectives de 20%, 16% et 13%. Les compagnies aériennes européennes ajustent en conséquence leurs réseaux transatlantiques, réduisant certaines fréquences sur les principaux axes historiques au profit de nouvelles liaisons vers des villes de second rang. Air France a déjà modifié ses fréquences vers plusieurs villes américaines, réduisant par exemple certains vols vers Los Angeles, Miami ou Denver tout en maintenant ou renforçant d’autres dessertes comme Boston ou Dallas. La compagnie tricolore prévoit également d’ajouter en 2026 une nouvelle ligne Paris–Las Vegas, présentée comme sa 19e destination américaine, illustrant le déplacement progressif d’une partie de l’offre vers des villes moins classiques que New York ou Miami, mais attractives pour les voyageurs loisirs. British Airways a aussi réduit ses vols vers New York et Miami, tout en annonçant pour le printemps une nouvelle liaison Londres–Saint Louis, tandis que Lufthansa prévoit d’augmenter ses fréquences vers cette même desserte. Cette réorientation bénéficie aussi à des destinations comme Nashville, où Aer Lingus signale une forte demande : selon le spécialiste des données aériennes Cirium, les vols européens vers la capitale du Tennessee auraient presque doublé en un an en 2025.
Ces ajustements s’inscrivent dans un contexte de pression sur la rentabilité des lignes long-courriers et de demande plus hésitante vers les grandes villes des États-Unis, alors que des marchés de niche – culture country, grands espaces, tourisme de plein air – gagnent en visibilité auprès de la clientèle européenne en quête de voyages plus itinérants. Ce basculement vers une Amérique plus intérieure devrait se renforcer en 2026, à mesure que les événements sportifs et commémoratifs se déploieront sur l’ensemble du territoire et que les séjours se diversifient au-delà des seules grandes métropoles.
Coupe du monde de football et 250e anniversaire de l’indépendance
À l’approche de la Coupe du monde de football 2026, organisée en partie aux États-Unis, et des commémorations du 250e anniversaire de l’indépendance, les professionnels du voyage s’attendent à un redressement rapide des flux européens. Le 4 juillet 2026 marquera en effet le 250e anniversaire de la Déclaration d’indépendance des États-Unis, célébré dans le cadre du programme national « America 250 » qui prévoit des commémorations dans tout le pays. L’initiative, portée par une série d’événements éducatifs, culturels et communautaires, donnera lieu à des milliers de cérémonies, festivals, expositions et manifestations locales dans l’ensemble des États, offrant aux visiteurs étrangers l’occasion de combiner un voyage de commémoration avec la découverte de territoires moins connus et de la vie quotidienne américaine.
Les tendances actuelles laissent penser que le retour des Européens pourrait profiter en priorité aux États de l’intérieur, où se multiplient les itinéraires associant culture locale, grands paysages et événements commémoratifs, plutôt qu’aux seules vitrines urbaines. Pour de nombreux voyageurs européens, le « rêve américain » se déplace désormais au-delà des gratte-ciel de Manhattan, sur des routes secondaires menant à de petites villes, des parcs régionaux et des lieux de mémoire dispersés à travers le pays. Cette évolution, combinée aux grands rendez-vous de 2026 et à la réorganisation des réseaux aériens, pourrait durablement modifier la carte touristique des États-Unis vue depuis l’Europe, avec des voyages plus étalés dans le temps et plus itinérants que les séjours classiques concentrés sur une seule ville.
Ce qui attend les Français en 2026 : coûts et formalités
Pour les voyageurs français, 2026 s’annonce plus exigeante sur le plan budgétaire et administratif, avec une hausse du prix de l’ESTA (autorisation de voyage électronique), passé de 21 à 40 dollars par personne à l’automne 2025, afin de financer la modernisation du contrôle aérien et le renforcement de la sécurité aux frontières. Le coût d’accès aux parcs nationaux augmentera également : le pass annuel pour les non-résidents doit passer de 80 à 250 dollars, et un supplément d’environ 100 dollars est prévu pour l’entrée à l’unité dans plusieurs sites très fréquentés comme le Grand Canyon, Yosemite, Yellowstone ou Zion. Les formalités d’entrée devraient se durcir avec un ESTA plus intrusif, incluant davantage de données personnelles (réseaux sociaux, numéros de téléphone, adresses e-mail sur plusieurs années), ce qui pourrait allonger les délais, accroître les refus et renforcer l’image d’une destination moins accessible. Dans ce contexte, les autorités touristiques américaines recommandent d’anticiper les démarches, de préparer davantage son voyage et d’envisager des alternatives comme les parcs d’État, moins fréquentés et moins réglementés que les parcs nationaux, pour bien profiter de son séjour aux États-Unis en 2026.

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