Les compagnies aériennes européennes prévoient déjà l'annulation de centaines de vols à Pâques si rien n'est fait pour stopper l'appel à la grève lancé dans les aéroports espagnols. Trois syndicats de personnel au sol ont menacé de faire grève pendant 22 jours à partir du 20 avril 2011 jusqu'au mois d'août, si les négociations avec le gouvernement sur le projet de privatisation partielle de l'autorité espagnole de l'aviation civile AENA restaient au point mort. Plus de 12 000 employés, y compris les pompiers et les bagagistes, pourraient alors arrêter le travail et paralyser les 47 aéroports du pays. Et si les contrôleurs aériens rejoignaient le mouvement, le trafic vers les pays voisins comme la France, le Portugal ou le Maroc serait alors perturbé. La low cost Ryanair prévoit déjà l'annulation de 300 vols pendant le weekend de Pâques et a lancé un appel à l'Union Européenne et au gouvernement espagnol pour qu'ils interdisent cette grève "égoïste". Sa grande rivale easyJet ne serait pas épargnée non plus, elle qui a transporté 9 millions de passagers vers 17 aéroports espagnols l'année dernière. British Airways, qui vient de fusionner avec Iberia, va prendre contact avec les autorités espagnoles pour essayer de savoir quel impact la grève pourrait avoir. Elle doit déjà faire face à une possible grève de son personnel de cabine à la même période. Les dates de grève annoncées sont les 20 et 21 avril, le dimanche et lundi de Pâques (24 et 25), le 30 avril puis cinq jours en mai (2, 14-15, 19-20), trois en juin (13, 23 et 30), six en juillet (1 au 4, 15 et 31) et trois en août (1, 15 et 31). L'impact d'une grève dans le transport aérien en Espagne sera d'autant plus fort que la situation en Egypte et en Tunisie a poussé nombre de voyageurs à changer leurs plans de vacances pour le printemps. Le projet de privatisation d'AENA avait déjà provoqué une grève en décembre 2010, clouant au sol plus de 400 000 passagers. Le gouvernement espagnol avait alors décrété l'état d'urgence et envoyé les militaires dans les tours de contrôle, les grévistes étant menacés de prison.