Etre « fichée » par la CIA peut vous empêcher de voyager même entre l’Amérique du Sud et l’Europe. C’est en tout cas ce qu’a appris la sociologue Raquel Gutiérrez Aguilar qui s’est fait débarquer, à la demande des autorités américaines,  de l’avion d’Aeromexico à destination de Barcelone et qui empruntait l’espace aérien nord-américain. Le 20 juillet dernier, le vol Mexico – Barcelone de la compagnie aérienne mexicaine a été contraint de se poser à Monterey à la demande des contrôleurs aériens américains. Ces derniers savaient en effet que Raquel Gutiérrez Aguilar, sociologue mexicaine et soutien indéfectible des indigènes boliviens, fichée par la CIA, se trouvaient à bord. Les autorités américaines ont exigé qu’elle soit débarquée avant que l’avion entre dans son espace aérien, route obligatoire pour rejoindre l’Espagne. Or la sociologue ne se rendait nullement aux Etats-Unis et ne devait même pas y faire escale. Elle se rendait à Rome, via Barcelone, pour un colloque. Mais quand les Etats-Unis vous interdisent leur territoire, ils estiment que leur espace aérien en fait partie. Déjà en 2009, un avion d’Air France, reliant Paris à Mexico et transportant le journaliste colombien Hernando Calvo Ospina, opposant farouche de la politique de son pays, fut dérouter sur ordre des Etats-Unis.