La compagnie aérienne Qantas Airways vient d'accepter de payer jusqu'à 400 000 dollars à chacun des près de 150 passagers blessés il y a trois ans pendant un vol vers Perth. Le  7 octobre 2008, un Airbus A330-300 de la compagnie nationale australienne reliant Singapour à Perth avec 303 personnes à bord a plongé brutalement à deux reprises, d'abord de 45 mètres en deux secondes (au total 210 mètres en 23 secondes), puis une nouvelle fois de 120 mètres en quinze secondes moins de deux minutes plus tard. Plus de soixante passagers non attachés et membres d'équipage avaient été projetés contre le plafond et blessés lors du premier incident. L'avion s'était ensuite posé sans encombre à Learmonth en Australie, 14 passagers étant évacués en ambulance vers Perth, 30 hospitalisés et 30 autres soignés sur place. L'enquête avait démontré qu'il ne s'agissait pas de turbulences mais de la panne de l'une des trois centrales inertielles (Air Data Inertial Reference Unit, fabriquée par Northrop Grumman), qui émettait de fausses indications sur un angle d'attaque trop vertical et avait fini par déconnecter le pilote automatique, donnant aux pilotes des instructions pour corriger un problème inexistant et émettant de fausses alarmes. Selon l'accord trouvé aux Etats-Unis entre Qantas Airways et 144 passagers et membres d'équipage "blessés" (de fractures et lacérations au "choc émotionnel"), la compagnie va leur verser jusqu'à 400 000 dollars par personne. Mais cet accord hors procédure judiciaire n'inclut pas les 16 les plus gravement atteints (dont un traumatisme crânien pour un Néo-Zélandais). Ceux-ci se préparent à lancer un procès contre Airbus et Northrop Grumman, qui pourrait leur rapporter plusieurs millions par personne – mais prendra au moins un an. Le constructeur européen a depuis déclaré que de nouveaux algorithmes avaient été calculés pour empêcher que pareil incident se reproduise. Ce qui n'empêchera probablement pas la relance du débat sur le degré d'automatisme dans les avions modernes.