Le nouveau PDG de la compagnie aérienne réunionnaise, qui a succédé à Gérard Ethève il y a deux semaines, a dévoilé hier un état des comptes pire que prévu, avec 52 millions d'euros de pertes pour l'exercice 2011-2012 et une trésorerie qui est passée de 35,5 millions d'euros à 9,2 millions d'euros. Pour y remédier, Marie-Joseph Malé a mis en place un plan sur deux ans, qui comprend une réorganisation du réseau, un réajustement de la flotte et le gel des embauches. Comme annoncé la veille, Air Austral arrêtera dès novembre de desservir des villes de province (Bordeaux, Lyon, Nantes, Marseille et Toulouse), ainsi que Nouméa et Sydney. En contrepartie, elle renforce la desserte de Paris, qui passera à deux vols quotidiens, et veut développer ses partenariats avec Air Mauritius, Air Seychelles ou encore Air Madagascar. Elle prévoit de plus de passer un accord avec TGVair pour rejoindre les villes de province abandonnées. Au niveau régional, elle compte augmenter ses vols à destination de Maurice et Mayotte. La réorganisation du réseau entraine de fait un réajustement de la flotte. Air Austral va mettre en vente deux Boeing 777, le 200ER et le 200LR. A l’inverse, elle garde ses trois ATR 72-500, alors qu’elle voulait initialement en vendre un. Quant aux Airbus A380 qu'Air Austral avait commandés en 2009, la compagnie ne semble plus en mesure d'acquérir ces appareils à 300 millions d'euros pièce. Air Austral devrait donc négocier avec Airbus un report de livraison. Pour finir, même si aucun plan social n’est annoncé, ces changements auront tout de même un impact sur la masse salariale. Air Austral gèle ainsi les embauches et ne reconduira pas 53 contrats à durée déterminée. Par ailleurs, elle reclassera en interne ou en externe certains de ses employés, notamment ceux travaillant sur les destinations supprimées.