Le PDG de la compagnie aérienne Air France a présenté hier les grands axes du plan de restructuration  Transform 2015, mais a repoussé à la deuxième quinzaine de juin tout détail sur l’emploi. Confirmant pour la première fois officiellement le sureffectif de la compagnie nationale, Alexandre de Juniac n’a pas modifié lors du CCE du 24 mai 2012 les axes stratégiques du plan de réforme : maintien des grandes lignes du « périmètre d’activité » (comprendre : pas d’abandon d’activité) par une amélioration de la productivité de 20%. Mais comme plus tôt cette semaine, il a refusé de parler emploi ou confirmer les rumeurs de suppressions de postes, les négociations avec les syndicats devant se poursuivre. Le « volume du sureffectif » ne sera précisé par Air France que dans la deuxième quinzaine de juin, « au vu des résultats des négociations et des derniers arbitrages » sur le plan Transform 2015. La discussion sur les mesures de traitement du sureffectif sera alors engagée, « éviter le recours aux départs contraints restant un objectif ». La compagnie de l’alliance SkyTeam rappelle que « pour gagner 20% d’efficacité économique par la voie du dialogue social, des négociations sont en cours depuis fin mars avec les syndicats représentatifs des personnels au sol, des personnels navigant techniques et des personnels navigant commerciaux. Celles-ci ont pour objectif de rechercher des mesures structurelles et pérennes, inscrites dans des accords d’entreprise, permettant d’accompagner le projet industriel et stratégique et de limiter l’évolution de la masse salariale. Air France y travaille dans un esprit de transparence où tous les thèmes sont abordés, avec pour priorité d’aboutir à la signature de nouveaux accords fin juin ». Les 53 000 employés de l’entreprise savent depuis le début de l’année qu’il n’y aura ni embauches, ni augmentations de salaire en 2012 et 2013. Et la direction a prévenu : en cas d’échec des négociations sur le plan Transform 2015, « l’impact sur l’emploi sera plus lourd ». De leur côté, les syndicats ne jouent pas la surenchère, exigeant simplement que tout retour à une situation financière voie les employés « récompensés pour leurs efforts ». Avec déjà un hic : UNSA proteste contre le projet d’octroyer à l’ancien dirigeant Pierre-Henri Gourgeon une prime de non-concurrence à hauteur de 400 000 euros. Sans oublier le risque réel de dérapage pour cause de campagne électorale en cours…