La compagnie aérienne low cost Ryanair met en place dès demain une nouvelle taxe de 2% de la transaction pour les paiements par carte de crédit, afin de se plier aux règles imposées par l’Office of Fair Trading (OFT) britannique. Pour toute réservation effectuée à partir du 30 novembre 2012, la spécialiste irlandaise du vol pas cher prélèvera « des frais de traitement évitables » de 2% sur les paiements par carte de crédit, « afin de couvrir ses coûts ». Cette taxe ne s’appliquera pas aux paiements par carte de débit, via le Cash Passport de Ryanair ou les transferts ELV allemands. La low cost précise en outre qu’une taxe administrative de 6 euros sera ajoutée à la même date, afin de financer « les coûts associés à son site internet ». Exception là encore pour les utilisateurs du Cash Passport en Irlande jusqu’au 1er février 2013, en Allemagne jusqu’au 15 février et en Espagne jusqu’au 21 mars. Douze compagnies aériennes présentes en Grande Bretagne avaient accepté en juillet de rendre visible dès le début des réservations les frais liés au paiement par carte bancaire avant le 1er décembre. Ryanair donc, Aer Lingus et Jet2 avaient finalement accepté de se plier à la règle imposée par l’OFT, équivalent de notre DGCCRF, pour mettre fin aux « frais surprise » n’apparaissant qu’en fin de réservation. EasyJet, Flybe, Germanwings, Lufthansa, Wizz Air, Eastern Airways, Thomas Cook Airlines et Thomson Airways avaient déjà mis en place la mesure (certaines ayant carrément supprimé la taxe). Il faut dire que l’argument de l’OFT était difficilement contestable : il jugeait que la majorité des consommateurs ne peuvent payer que par carte de crédit ce qui la rend virtuellement obligatoire, les frais liés au paiement « prenant par surprise » les futurs passagers qui ont déjà rempli plusieurs pages web de réservation. Sans oublier leur montant disproportionné par rapport au coût de traitement, surtout quand ces frais sont imposés par passager et non par opération de paiement. La taxe rapporterait quelques 375 millions d’euros par an aux compagnies aériennes au Royaume Uni. Rappelons que l'Union Européenne devrait interdire en 2014 les « taxes excessives sur les moyens de paiement » imposées aux passagers (et à tous les autres consommateurs), seule une taxe à la hauteur des coûts réels étant alors autorisée.