A partir de mars 2013 seront commercialisés en France à l’attention du grand public des vols  en Airbus A300 de 2h30 qui offriront 5 minutes d’apesanteur, grâce à quinze vols paraboliques. Frissons garantis pour 5000 euros hors taxes. Le CNES (l’agence spatiale française) a annoncé ce matin l’ouverture au public de vols en Airbus A300 ZERO-G depuis l'aéroport de Bordeaux-Mérignac à partir de quinze mars 2013. Deux autres vols grand public sont prévus en 2013 et trois autres en 2014, avant un probable changement d’avions (un autre Airbus est pressenti pour continuer ces vols plus que spectaculaires). Réservations Commercialisés par la société Avico, premier courtier aérien français, les réservations aux particuliers ou entreprises sont accessibles depuis aujourd’hui sur www.AirZeroG.fr pour la somme de 5 000 euros HT, soit 5189 euros TTC. Ouvert à tout majeur sans limite d’âge moyennant un certificat médical en bonne et due forme. L’avion, un A300 de 1973, exploité par Novespace, filiale privée du CNES, effectuera sur un vol de 2h30 quinze vols paraboliques qui engendreront à chaque fois jusqu’à 22 secondes d’apesanteur ou microgravité, c’est-à-dire que les 40 passagers autorisés pourront flotter librement dans la cabine, désossée de ses sièges et autres casiers encombrants, comme s’ils étaient dans l’espace. http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=LXqMWxu5Lc8 Le vol parabolique : comment ça marche ? Avant la manœuvre parabolique, l’avion évolue à l’horizontale à une altitude de 20 000 pieds. L’équipage prépare sa parabole en augmentant progressivement sa vitesse jusqu’à environ 810 km/h, la vitesse maximale autorisée pour ce type d’appareils. Le pilote tire ensuite progressivement sur le manche et l’avion cabre jusqu’à avoir une assiette de 47 °, à une altitude de 25 000 pieds. Durant cette phase appelée « ressource d’entrée », une forte pesanteur apparente ou hypergravité s’instaure : les passagers pèsent 1,8 fois leur poids sur Terre. Une fois atteinte l’assiette de 47 °, l’un des deux pilotes réduit significativement le régime des moteurs, et le pilote relâche son effort sur le manche, ce moment est appelé « l’injection », l’avion entre en phase parabolique, et par conséquent en apesanteur. L’avion continue à grimper jusqu’à une altitude de 28 000 pieds, puis redescend. Pendant cette phase de 22 secondes en montée puis en descente, les passagers sont en apesanteur et flottent librement dans la cabine de l’avion. Lorsque l’avion atteint une assiette à piquer de 42°, à une altitude d’environ 25 000 pieds, le pilote tire à nouveau progressivement sur le manche de façon à sortir de la parabole et retrouver le niveau de vol initial. Durant cette phase appelée « ressource de sortie », une forte pesanteur s’instaure à nouveau. Puis, l’appareil revient à une position horizontale. Il n’y a donc plus qu’à recommencer. Les passagers de ces vols effectueront une parabole « martienne » de 35 secondes -le passager ne pèse qu’un tiers de son poids (0,38g)- deux paraboles « lunaires » de 25 secondes -le passager ne pèse qu’un sixième de son poids (0,16g) et 12 paraboles qui permettront l’apesanteur ou micro-gravité (0g), comme si vous étiez dans l’espace. http://www.youtube.com/watch?v=Lhu198E8z2U Autorisation La Direction de l’Aviation civile (DGAC) a donné la certification au niveau européen pour des vols grand public. Malgré l’impressionnante montée presque à la verticale puis la descente en piquer vertigineux, la manœuvre est tout sauf fantaisiste, avec des procédures écrites, un système de sécurité des vols avec retour d’expérience et un équipage chevronné. Ce type de manœuvre est réalisé à des fins scientifiques sur cet A300 depuis 1997. Il totalise aujourd’hui 11 500 paraboles pour 70 heures de micropesanteur accumulée. « Les vols se font dans une sécurité absolue », a ainsi précisé Yannick d’Escatha, président du CNES. Les tarifs passagers mis en place permettront de couvrir tous les coûts y compris ceux de la taxe carbone. Les Russes et les Américains avant les Français Si la France fait ouvre de pionnier en la matière en Europe, deux autres pays ont avant elle effectué des vols grand public en apesanteur. Les Russes avant le CNES ont effectué des vols paraboliques passagers (deux par an) à bord d’un Ilyushin 76 et les Américains avec un Boeing 727. D’autres projets existent comme elui de richard Branson avec des vols suborbitaux (à 51 000 pieds d’altitude, soit plus de 15 km). La compagnie Virgin Galactic qu’il a créée pour l’occasion, propose d’envoyer six passagers par vol dans l’espace pour 200 000 euros… et à terme faire le tour de la Lune, soit deux jours aller et deux jours retour. http://www.youtube.com/watch?v=Er9-sTDhJ58&feature=player_embedded Un autre projet du cofondateur de Microsoft Paul Allen et de Burt Rutan, l'ingénieur qui a mis au point le SpaceShipOne, prévoit d’envoyer des passagers dans une Station spatiale internationale d’ici cinq ans. http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=sh29Pm1Rrc0 A lire : "Voler en apesanteur. Un rêve désormais possible!" de Franck Lehot (novembre 2012), chez Vuibert Sciences