Le gouvernement israélien a parafé hier l’accord « de ciel ouvert » avec l’Union Européenne, malgré le début de la grève illimitée chez les compagnies aériennes El Al, Arkia et Israir. Les avions des trois transporteurs israéliens ne décollent plus guère le 21 avril 2013, les syndicats ayant mis à exécution leur menace dans l’espoir de dérailler à la dernière minute l’accord de libéralisation du transport aérien avec l’Europe, qui ne sera pourtant effectif qu’à partir d’avril 2014. L’impact a été quelque peu adouci par l’avancement de plusieurs vols avant l’heure fatidique, mais les passagers étaient nombreux à errer hier dans les terminaux à la recherche de solutions alternatives. L’aéroport de Tel Aviv – Ben Gurion sera en outre complètement fermé « par solidarité » mardi à partir de 5h00, la centrale syndicale Histadrut ayant étendu le mouvement aux employés d’aéroport. El Al a supprimé hier 17 vols, par exemple vers ou depuis Paris, Bruxelles, Londres ou Hong Kong, et affiche ce lundi 86 annulations, y compris à CDG ou Zaventem mais également à Marseille, Barcelone, Rome, Zurich… Tous les vols d’Arkia, intérieurs comme internationaux, sont annulés aujourd’hui selon le site de la compagnie, Israir annonçant de son côté que des services de bus sont mis en place à Eilat et que le vol charter de Berlin sera assuré. Lors d’une manifestation dimanche devant les bureaux du gouvernement, un syndicaliste a expliqué au quotidien Haaretz « ne pas être opposé par principe à l’accord de ciel ouvert », mais que la centrale voulait s’assurer « qu’aucun des 17 000 employés d’El Al, Arkia et Israir ne souffriront du nouvel arrangement, que ce soit par des licenciements ou un impact négatif sur les conditions de travail au nom d’une plus grande efficacité ». Le journal ne semble pas avoir trouvé la moindre trace de support à la grève sur les réseaux sociaux, où l’espoir d’une baisse des prix du billet d’avion semble l’emporter. Remplaçant les accords bilatéraux signés avec chaque pays européen, l’accord de ciel ouvert devrait permettre selon le ministre des transports d’amener des « centaines de milliers de touristes » supplémentaires en Israël, et aider les Israéliens à voyager moins cher. Rappelons qu’un nombre fixe de vols hebdomadaires sera ajouté chaque année vers certaines destinations (de trois à sept selon la fréquentation des aéroports), et au bout de cinq ans toutes les compagnies pourront opérer le nombre de routes et les fréquences désirés entre tous les aéroports du pays et de l’Union Européenne.