La série noire se confirme pour le B787. Après All Nippon Airways qui déclarait avoir découvert un câble d’émetteur de localisation d’urgence endommagé sur l’un de ses Dreamliner, c’est au tour d’United. Ces balises de détresse ont été pointées du doigt comme possible responsable de l’incendie d’un 787 à l’aéroport d’Heathrow début juillet. D’autre part, et sans rapport avec les peut-être émetteurs défaillants, la FAA vient d’infliger une lourde amende à Boeing concernant le processus qualité de ses B777.

Christen David, porte-parole de United Continental, a affirmé que les six Dreamliner avaient été inspectés et qu’un câble d’un émetteur de localisation d’urgence (ELT) avait été retrouvé pincé sur l'un d'eux. L’émetteur et le câble endommagé ont été envoyés au fabricant Honeywell International pour une inspection approfondie et remplacés par de nouveaux. Les six B787 volent donc avec des transmetteurs ELT.

Rappelons que vendredi 26 juillet, c’était la compagnie japonaise ANA (All Nippon Airways) qui annonçait avoir constaté un câble de transmetteur lui aussi pincé. Et début juillet, l’arrière de la cabine d’un B787 d’Ethiopian Airlines, sur le tarmac de Londres Heathrow depuis 8 heures et sans passager à bord, prenait feu. Les enquêteurs britanniques de l’AAIB soupçonnent ces balises de détresse ELT situées à l’arrière de la cabine, une partie complexe de l’avion. Depuis, la FAA et l’EASA ont suivi les recommandations de l’AAIB en demandant aux compagnies, soit de retirer ces balises, soit de les inspecter. Une recommandation pas inutile puisque deux autres Dreamliner s’avéraient posséder des défauts à ce point sensible.

Depuis le début de la semaine, Boeing martèle que son avion est fiable, que « tout nouvel avion rencontre des problèmes de fiabilité de composants au moment de sa mise en service », ce qui ne l’empêchera pas de « concentrer nos efforts sur l'amélioration de la fiabilité du 787 ».

Sans rapport aux déboires à répétition du 787, l’Agence fédérale de l’aviation des Etats-Unis (FAA) a infligé une amende de 2,75 millions de dollars à Boeing pour avoir tardé à corriger un problème de fixations sur ses avions B777. Cette pénalité est inhabituelle d’une part par le montant, d’autre part parce qu’elle intervient près de trois ans après que Boeing a annoncé qu’il prenait en compte les recommandations de la FAA qui datent quant à elles de 2008. Si la FAA inflige régulièrement des amendes, celles de plusieurs millions de dollars sont bien moins fréquentes.

« La sécurité est notre priorité absolue et un robuste système de contrôle de la qualité est un élément essentiel pour maintenir une sécurité dans le domaine aérien qui soit le plus sûr possible », déclare Anthony Foxx , secrétaire américain aux Transports dans un communiqué annonçant la sanction. Les constructeurs d'avions doivent prendre des mesures rapides et approfondies pour corriger les problèmes de sécurité et de conformité une fois qu'ils en ont pris conscience. » Boeing a réagi en indiquant qu’il avait mis en oeuvre des mesures correctives et que l’affaire était close en novembre 2010. Boeing aurait en effet arrêté d’utiliser ces fixations inadaptées une fois le problème découvert, répond pour sa part la FAA, mais certains problèmes de fabrication ont continué jusqu'à ce qu’un plan de mesures correctives ait été effectivement mis en place.

La mise en garde de la FAA  vaut aussi avertissement pour le Dreamliner, à n'en pas douter.