Six gardes à vue en France, trois interpellations à Caracas : les enquêtes sur la saisie de 1,3 tonne de cocaïne sur un vol de la compagnie aérienne Air France à Paris continuent, sans pour l’instant expliquer comment les valises de passagers fictifs ont pu être enregistrées. Un communiqué diffusé le 22 septembre 2013 par la compagnie nationale, qui a lancé une enquête interne et renforcé ses contrôles, avoue qu’à ce stade, « les éléments dont nous disposons ne permettent pas d'établir comment de tels événements ont pu être possibles compte tenu des procédures très strictes de la compagnie en matière de contrôle des bagages et marchandises embarqués, en particulier dans ce type d'escales ». La drogue, d’une valeur estimée à 200 millions d’euros au détail, était cachée dans une trentaine de valises, enregistrées à l’aéroport de Caracas par des passagers fictifs. Selon le ministre de l’intérieur Manuel Valls, il s’agit de « la plus importante saisie de cocaïne réalisée en France métropolitaine dans le cadre d'une enquête judiciaire ». La nationalité des six personnes placées en garde à vue n’a pas été précisée (il s’agirait de trois Italiens et trois Britanniques, tous connus des services de police), mais la saisie a eu lieu dans la nuit de vendredi « plusieurs jours » après l’arrivée de l’avion d’Air France, a révélé le N° 2 de la PJ à L’Express. Une information judiciaire avait été ouverte dès mercredi, et la PJ a été épaulée dans son enquête par ses homologues anglais, néerlandais et espagnols. D’éventuelles complicités à l’aéroport Charles de Gaulle sont bien sûr étudiées, mais les autorités françaises refusent de préciser si des employés ont déjà été interrogés. Le Venezuela a de son côté annoncé l’arrestation de trois soldats de la Garde Nationale, dont un lieutenant, apparemment impliqués dans le trafic, organisé selon certaines sources par la mafia calabraise ‘Ndrangheta.