Y aurait-il un malaise au sein de la compagnie Air France ? Suite à un tract du Syndicat des pilotes d’Air France (Spaf) dénonçant les avantages accordés aux dirigeants de la compagnie, la direction a porté plainte contre le Spaf pour vol, abus de confiance et détournement de données privées. Un tract du Spaf distribué en interne aux pilotes de la compagnie aérienne française passe décidément bien mal. Le syndicat y dénonçait notamment un billet accordé quasi gratuitement à l’épouse du directeur adjoint des opérations aériennes entre Paris et Cancun au Mexique le 23 octobre dernier, et ce alors que la direction demande à ses salariés de multiplier les efforts via le plan Transform 2015  pour sortir de la crise. « Le SPAF ne pouvait accepter sans réagir qu’un haut dirigeant de l’entreprise, ne montre pas l’exemple et fasse voyager gratuitement ses proches à bord des appareils de la compagnie dans les conditions les plus confortables possible, profitant d’une prestation qui ordinairement s’élèverait à 5 391€ pour chacun de nos clients! », indique-t-il dans un communiqué du 19 novembre dernier. La direction d’Air France a réagi en portant plainte pour  vol, abus de confiance et détournement de données privées. « Il en est ainsi du dialogue social à Air France : un syndicat dénonce un avantage indécent au vu de la situation économique que traverse l’entreprise, et en retour ses dirigeants le traînent en justice dans le seul but de faire taire toute contestation de leurs privilèges », dénonce le Spaf. Le syndicat, qui s’est rapproché de son avocat, dément avoir eu « des informations de manière illégale ». Ce n’est pas la première fois que des billets gratuits accordés aux dirigeants créent des remous au sein de la compagnie. On se souvient notamment de Pierre-Henri Gourgeon, qui venait de quitter ses fonctions de PDG, mais avait profité d’un privilège en s’achetant en février 2012 des billets d’avion aller-retour en classe Affaires vers l’île Maurice pour lui et sa famille pour 24,37 euros pièce seulement, le billet étant estimé à 6 600 euros. L'affaire avait alors été révélée par une source syndicale restée anonyme. Du côté de la direction d’Air France, on indique que dans cette ultime affaire, « il ne s'agit pas d'un émoi de l'ensemble des salariés de la compagnie mais de l'émoi d'un syndicat de pilotes minoritaire, émetteur d'un tract à l'origine de la divulgation d'informations confidentielles et personnelles d'un passager. Par ailleurs, Air France ne peut accepter que des données de systèmes de réservations, protégées par la CNIL et par la loi, soient utilisées sans contrôle ».