Ce jeudi 4 septembre, la direction d’Air France-KLM devrait présenter son nouveau plan pour développer sa filiale low cost : avec de nouvelles bases européennes, au Portugal notamment ainsi qu’en Allemagne, révèle en exclusivité La Tribune. Pas sûr que cela plaise aux syndicats de pilotes, qui ont menacé quelques jours plus tôt d’une grève du 15 au 22 septembre, le désaccord se cristallisant justement sur la stratégie moyen-courier. Selon des sources concordantes, indique le journaliste de La Tribune, la direction devrait présenter ce nouveau projet de développement aujourd’hui au CCE d'Air France et au conseil d'administration d'Air France-KLM et d'Air France. Il se caractérise par le développement de bases en-dehors de France et des Pays-Bas, où se sont durablement installés Transavia France et Transavia Hollande. Transavia Europe, à l’ambition paneuropéenne, se placerait donc comme une troisième entité distincte, la marque générique restant transavia.com. Elle emploierait du personnel local, avec les contrats du pays dans lequel la low cost opère. Une quinzaine d’aéroports seraient à l’étude, avec des sites plus fortement pressentis comme les aéroports portugais de Porto et de Lisbonne, ainsi qu’un en Allemagne. Leur mise en oeuvre pourrait être finalisée dès la prochaine saison estivale 2015. Cette stratégie serait un habile moyen de contourner le développement contraint de la low cost à partir de Transavia Hollande et surtout Transavia France, qui reste  limité aujourd’hui par des accords de convention collective. La nouvelle entité Transavia Europe pourrait ainsi avoir une flotte de 30 avions à moyen terme, soit autant que pour Transavia Hollande (36 avions aujourd'hui). Rappelons que le mois de septembre sera décisif chez Air France avec plusieurs échéances importantes. Le 11 septembre prochain, elle présentera la suite de son plan de transformation Transform 2015. Baptisé Perform 2020, l’un des quatre axes de ce plan (aux côtés de ceux du long-courrier, cargo et maintenance et catering) sera justement de redresser le réseau court et moyen-courrier, toujours déficitaire, en transférant de nombreuses lignes Air France à sa filiale Hop !, et donc en développant très rapidement sa filiale transavia. Rappelons d'ailleurs que Frédéric Gagey, PGD d'Air France, a annoncé dans une interview au Figaro des pertes de l'activité moyen-courrier domestique divisées par deux cette année, par rapport à 2012, aux alentours de 120 millions d'euros.

Mais, le Syndicat national des pilotes de ligne SNPL Air France ALPA, largement majoritaire chez Air France, suivi par l’autre grand syndicat de pilotes chez Air France, le Spaf, ont déposé un préavis de grève, courant du 15 au 22 septembre. « Derrière les revendications du SNPL se pose en fait la question du développement de Transavia, la compagnie low-cost du groupe Air France », a d'ailleurs commenté au Figaro Frédéric Gagey, poursuivant que " le développement de Transavia n'est pas de l'externalisation" et "ne se fait pas aux dépens du moyen-courrier d'Air France".

Contacté par Air-Journal, le SNPL indique vouloir attendre la fin des réunions prévues ce jour au sein du conseil d’administration et du Comité central d’entreprise avant de réagir.