Le PDG de la compagnie aérienne Air Algérie se prépare à une ouverture du ciel pourtant repoussée à plus tard par le gouvernement, veut lancer une filiale low cost, et affirme qu’il ne « démissionnera jamais » malgré les critiques et l’accident du vol AH5017. Lors d’une conférence de presse le 25 novembre 2014, Salah Boultif a expliqué que l’ouverture du ciel algérien à la concurrence des transporteurs privés et étrangers allait forcer la compagnie nationale à développer le trafic de transit. Air Algérie « ne peut rester dépendante du point-à-point », a-t-il souligné, sinon elle risquerait de « disparaître » face à la nouvelle concurrence. Le PDG voudrait donc que le nouveau terminal de l’aéroport d’Alger-Houari Boumediene soit exclusivement utilisé par Air Algérie, afin de faciliter les correspondances et donc développer le trafic de transit ; « il faut penser à l’intérêt du pays », a-t-il ajouté. Le ministre des transports Amar Ghoul avait pourtant exclu le 17 novembre toute ouverture de l'espace aérien aux compagnies privées, même s’il la considère « impérative » à plus long terme : l'orientation actuelle du gouvernement impose de « ne pas procéder à cette ouverture avant d'engager une étude qui permettrait de qualifier les deux compagnies nationales Air Algérie et Tassili Airlines pour s'engager dans la concurrence tout en préservant les intérêts du pays ». Revenant sur le plan de restructuration d’Air Algérie annoncé pour l’année prochaine, M. Boultif a annoncé selon TSA la création d’une filiale low cost, la future spécialiste du vol pas cher devant s’intégrer dans le projet de coordination entre les différentes filiales de la compagnie (maintenance, assistance au sol etc.). Le recrutement de 200 pilotes devrait être lancé pour renforcer l’effectif opérationnel et de nouvelles liaisons verront le jour, mais le PDG n’a pas fourni plus de détails. Il a en revanche estimé que le chiffre d’affaires d’Air Algérie progressera de 1 milliards de dinars cette année, pour atteindre 80 milliards. Rappelons que la restructuration a pour but de « lever toutes les entraves et d'œuvrer à la modernisation d'Air Algérie et à l'amélioration de la qualité de ses prestations », pour reprendre les mots du ministre. Interrogé sur le crash du vol AH5017 qui avait fait 116 victimes en août dernier, le PDG a rappelé qu’Air Algérie est « une victime » (le McDonnell Douglas MD-83 avait été affrété auprès de la compagnie espagnole Swiftair). Malgré cet accident, et la dénonciation de vols dans les bagages des passagers (explication : « nous sommes en Algérie »), Salah Boultif a déclaré qu’il « ne démissionnera jamais ». Selon El Watan, il a déclaré être « un commis de l’Etat, diplômé de l’ENA, et je veillerai sur la compagnie jour et nuit » - son départ ne pouvant se faire que le jour où « les pouvoirs publics décideront de me relever de mes fonctions ». Il est arrivé à la tête d’Air Algérie en 2011.