L’armée indonésienne a renoncé lundi à récupérer le fuselage de l’Airbus A320 de la compagnie aérienne low cost Indonesia AirAsia, tombé en mer le 28 décembre avec 162 personnes à bord lors d’un vol entre Surabaya et Singapour. 70 corps ont été récupérés à ce jour, dont 55 identifiés. Les échecs successifs de ses tentatives pour récupérer la partie principale de l’avion à 28 mètres de profondeur ont conduit l’armée à annoncer le 27 janvier 2015 l’arrêt des opérations maritimes au sud de l’île de Bornéo. Le contre-amiral Widodo, qui supervise les recherches, a expliqué qu’aucun nouveau corps n’avait été retrouvé dans l’épave, qui s’est brisée en deux lors d’une tentative de récupération alors que le mauvais temps gêne toujours les plongeurs. Des recherches avec des moyens « de plus faible ampleur » continueront cependant sur la zone, pour tenter de retrouver les 92 victimes manquantes. L’Agence indonésienne de recherches et de secours Basarnas (Badan Sar Nasional) doit préciser dans quelques jours sa stratégie pour la suite des opérations. Un rapport préliminaire du KNKT (comité national de sécurité des transports) doit être remis ce mercredi à l’ICAO et aux pays concernés par l’accident, mais ne sera pas rendu public. Il ne devrait en outre pas inclure l’analyse des deux boîtes noires, l’enregistreur phonique (Cockpit Voice Recorder, CVR) et l’enregistreur de paramètres de l'avion (Flight Data Recorder, FDR). Une nouvelle « piste » pour expliquer l’accident a été révélée par le magazine indonésien Tempo, selon qui l’A320 aurait rencontré dans les mois et semaines précédant le crash des problèmes de FAC – les systèmes contrôlant entre autres le palonnier ; l’historique de la maintenance de l’avion serait étudié par les enquêteurs. En France, la famille du copilote Rémy Plesel a ajouté hier une plainte contre X pour « mise en danger de la vie d’autrui » à l’enquête pour homicide involontaire ouverte automatiquement par le Parquet de Paris. La famille « souhaite que toute la lumière soit faite sur l'accident. AirAsia doit répondre de ses négligences coupables », a déclaré l'avocat Me Eddy Arneton cité par RTL, évoquant entre autres l’absence d’autorisation pour voler le dimanche. Indonesia AirAsia avait reconnu une « négligence administrative » sur la modification des jours d’opération sur la route Surabaya – Singapour : sa « demande verbale » de modifier les jours de décollage n’avait « apparemment » pas été transmise par écrit au ministère des transports (alors que Singapour avait été mise au courant selon les règles). La plainte contre X met aussi en cause la saturation de l’espace aérien, affirmant que le contrôleur de permanence « devait communiquer avec 14 appareils en même temps » au moment de l’accident.