Alors que les enquêteurs examinent une possible « erreur professionnelle » des pilotes du vol GE235 de TransAsia qui s’est écrasé à Taipei avec 53 passagers à bord et cinq membres d’équipage à bord, la plupart des ATR de TransAsia seront bloqués au sol jusqu’à mardi 10 février, annonce la compagnie aérienne, le temps que les pilotes terminent la vérification de leurs compétences.

La décision du réexamen des compétences de quelque 72 pilotes d’ATR de TransAsia, a conduit à l'annulation d'au moins 122 vols intérieurs. Elle fait aussi suite à la publication des données de l’enregistreur de vol indiquant que l'arrivée carburant du moteur gauche du vol GE235 a été coupée par erreur, manuellement par les pilotes, à 10h53.24, après que le moteur droit de l'avion bi-turbopropulseur a semblé avoir mal fonctionné, presque immédiatement après le décollage.  Après plusieurs alarmes de décrochage, à 10h54.20, le redémarrage de l’ATR 72-600 est enclenché, 16 secondes avant que l’ATR ne finisse sa course folle, perpendiculaire au sol, dans la rivière Keelung de Taipei, après avoir accroché le toit d’un taxi qui s’en est sorti miraculeusement. Le bilan humain reste cependant lourd : sur 58 occupants, 40 morts, 15 blessés et trois passagers toujours portés disparus.

Pratt & Whitney Canada, le fabricant des moteurs de l’avion, a commencé l’examen des moteurs, mais un verdict final pourrait intervenir d’ici quatre mois. Les autorités de la sécurité aérienne de Taiwan ont refusé de leur côté de fournir toute interprétation ou de spéculer sur la cause du crash, mais elle a annoncé que le transporteur était frappé d’interdiction d’ajouter de nouvelles routes internationales pendant un an. TransAsia avait déjà été exclu de nouvelles routes internationales après le crash en juillet dernier qui a tué 48 personnes (dont deux ressortissants français). Ce deuxième accident d’avion, à chaque fois un ATR, en un peu plus de six mois, étend donc l'interdiction au 4 février 2016.