Le dernier Boeing 777-200 d’Emirates, immatriculé A6-EMF, a été retiré de sa flotte. L’occasion pour la compagnie d’expliquer le processus de renouvellement de ses aéronefs.

Le dernier Boeing 777-200 (modele de lancement du Triple Sept) d’Emirates a décollé de Dubaï et effectué une escale à Boston, avant d’atterrir en Arizona pour quitter la flotte Emirates le 14 juillet. Depuis son arrivée au sein de la compagnie en 1996, cet avion avait, selon les estimations de la compagnie aérienne, parcouru 60 millions de kilomètres - l’équivalent d’environ 80 allers-retours vers la Lune. Il a par ailleurs transporté des centaines de milliers de passagers Emirates vers des destinations aussi lointaines et variées que Varsovie et Ho Chi Minh Ville. Le 777-200, première version du Triple Sept, a été commandé par 9 clients différents pour 88 exemplaires vendus (la compagnie de lancement étant United le 15 mai 1995). Les versions LR (Long Range) et ER (Extended Range) ont ensuite prolongé avec succès l'existence des 777-200 et 300, faisant du Triple Sept un best seller du long-courrier chez le constructeur américain.

« Préserver la vitalité, l’efficacité, et le charme de notre flotte est une nécessité absolue. C’est pourquoi nous avons retiré certains de nos avions qui ne correspondaient plus à nos critères », explique Philip Audsley, manager de l’équipe Aircraft Assets dans un communiqué de presse d'Emirates daté du 31 juillet dernier. Jusqu’à présent, entre 2014 et 2015, trois B777-200 ont été retirés. Sur la période 2015-2016, Emirates prévoit le retrait de 10 avions supplémentaires.

Dans un même temps, 26 nouveaux avions vont intégrer sa flotte en 2015 lui permettant de garder « l’une des flottes les plus modernes et performantes du ciel mondial », avec une moyenne d’âge globale inférieure à 75 mois (un peu plus de 6 ans). En parallèle, Emirates a d’ores et déjà commandé  24 nouveaux  appareils ces douze derniers mois et possède une gamme de six modèles différents, pour un total de 234 avions à fuselage large. La compagnie est ainsi le premier exploitant au monde d’Airbus A380 (64 en service et 76 à venir) et de Boeing 777 (132 exemplaires dans sa flotte et 196 à venir dont les 777X).

Une stratégie bien rodée d'Emirates

« L’objectif n’est pas seulement de réduire notre impact environnemental : une flotte moderne et efficace nous garantit d’être toujours à la pointe de l’innovation, d’offrir aux passagers les infrastructures les plus modernes, et par conséquent, une expérience de vol enrichie. Cela nous donne par ailleurs les ressources matérielles nécessaires afin de poursuivre notre croissance. Cet investissement a toujours été au coeur de notre stratégie, qui est également la clé de notre succès » précise Abel Al-Redha, vice-président exécutif et chef des opérations chez Emirates

Les équipes d’Emirates ont travaillé sans relâche pour mener à bien le retrait de sept avions l’an dernier, avec 35 personnes mobilisées, travaillant en étroite collaboration avec d’autres équipes de la compagnie. Leurs efforts se concentrent aujourd’hui sur la réalisation du retrait de 10 avions supplémentaires pour l’année 2015. Ce travail doit notamment permettre au reconditionnement de l’avion afin qu’il se trouve en l’état exact dans lequel la compagnie l’a réceptionné. 

« En réalité, le processus de retrait d’un avion dure un an avant le rendu définitif de l’appareil. Il comprend des rencontres avec le bailleur, notamment dans le but de lui transmettre les données chiffrées et les formulaires relatifs à l'appareil. Tout cela s'effectue en étroite collaboration avec le service des achats, étant donné la valeur considérable de certaines pièces de l'appareil, telles que les trains d'atterrissage ou encore le moteur », ajoute M. Audsley.

Matériellement, l’avion traverse plusieurs étapes au cours de cette procédure. L’une de ces étapes, est le dé-branding, qui consiste à retirer de la coque de l’avion les visuels et le logo de la compagnie, afin qu’il redevienne anonyme. L’intérieur de l’avion garde pour sa part le revêtement Emirates. En fonction des contrats, Emirates peut rendre l’avion à son bailleur à la fin de la période de prêt, ou le remettre en vente directement.

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