Le nouveau plan stratégique de la compagnie aérienne Air France-KLM, attendu début novembre, s’appellera Trust Together (la confiance ensemble) et devrait s’attaquer au positionnement de la low cost Transavia – avec une possible arrivée sur le long-courrier. Finis Transform 2015 et Perform 2020 : Jean-Marc Janaillac a remplacé Alexandre de Juniac à la tête du groupe franco-néerlandais, et dévoilera le 2 novembre son nouveau plan stratégique au nom très social mais au contenu encore incertain. Son nom a en tout cas été dévoilé la semaine dernière aux syndicats selon La Tribune, le nouveau PDG leur ayant assuré qu'il « ne monterait pas les catégories du personnel les unes contre les autres et n'utiliserait pas l'opinion publique ». Plus de pilotes contre personnel au sol, plus d’hôtesses de l’air et stewards contre pilotes, ni de lavage de linge sale en public – du moins de la part de la direction, promet Jean-Marc Janaillac, car les organisations syndicales ont comparé à maintes reprises les efforts consentis par les catégories qu’ils représentent. « Rétablir la confiance » est donc présenté comme la priorité pour Air France-KLM, d’autant qu’elle souffre aussi de tensions au plus haut niveau entre les compagnies basées dans les aéroports de Paris-CDG et Amsterdam-Schiphol. Ces syndicats seront donc interrogés d’ici novembre par une société de consulting externe, précise La Tribune, afin de sonder leur position en particulier sur « le développement de Transavia, le low cost long-courrier ou les alliances long-courrier ». Le positionnement de Transavia par rapport au réseau moyen-courrier du groupe, son développement en dehors de France et des Pays-Bas (rappelons qu’elle a ouvert une base à Munich fin mars) et une éventuelle extension au long-courrier – sous ce nom ou un autre – devraient provoquer des discussions pas forcément sereines. Si les premières discussions se sont déroulées « dans un climat apaisé », il devrait en être tout autrement une fois que les points sensibles seront abordés ; et ce particulièrement chez Air France, qui vient de faire face cet été à deux grèves de pilotes et de PNC (pour un coût global estimé à 100 millions d’euros) et où les syndicats refusent de faire des efforts supplémentaires de compétitivité au vu de résultats financiers positifs (bénéfice d’exploitation de 218 millions d’euros au premier semestre) – après six années de pertes. Jean-Marc Janaillac avait demandé aux organisations hexagonales de donner du temps au temps ; on saura ces prochains mois si cela leur a suffit pour cesser de prétendre que des mesures externes, telles que d’illusoires baisses des charges sociales, permettront à elles seules de redresser durablement la situation d'Air France.