Une étude de ForwardKeys montre que les réservations de vols vers les Etats-Unis ont reculé de 6,5% par rapport à l’année dernière durant la semaine suivant le décret du Président Donald Trump interdisant l’entrée du territoire américain aux ressortissants de sept pays majoritairement musulmans. Selon les données publiées le 8 février 2017 par l'analyste de voyage ForwardKeys, qui surveille les déplacements en analysant 16 millions de transactions de réservation par jour, le décret Trump a aussi dissuadé les voyageurs venus du reste de la planète. Après l'interdiction initiale de voyage imposée le 27 janvier, les réservations nettes des sept pays concernés (Irak, Syrie, Iran, Libye, Somalie, Soudan et Yémen) ont diminué de 80% entre le 28 janvier et le 4 février par rapport à la même période l’année dernière. Mais ForwardKeys a également examiné les tendances internationales plus larges des réservations aux Etats-Unis, et a découvert une variation négative de 6,5% par rapport aux mêmes huit jours en 2016. Ce qui selon l’analyste « suggère que la tourmente créée par la décision » a pour effet de pousser les voyageurs à retarder leur vol vers les Etats-Unis depuis de nombreuses régions du monde, au-delà du Moyen-Orient (l'analyse exclut la Chine et Hong Kong, en raison de l'effet saisonnier dû au calendrier du Nouvel An chinois). Les réservations en provenance de l'Europe du Nord ont diminué de 6,6%, celles de l'Europe occidentale ont diminué de 13,6% et celle du sud de l'Europe, de 2,9%. Les voyages en provenance du Moyen-Orient ont diminué de 37,5% et ceux de l'Asie-Pacifique de 14%. Si l'on analyse le total des réservations sortantes de chacune de ces régions pour fournir une référence, les Etats-Unis ont dans tous les cas selon ForwardKeys perdu des parts de marché puisque le total des voyages en provenance du nord de l'Europe était plat, et en baisse partout ailleurs (Europe occidentale -1%, Moyen-Orient -13% et Asie-Pacifique -8,9%). En revanche  les réservations en provenance d'Europe centrale et orientale et des Amériques ont progressé respectivement de 15,8% et 2,3% ; cependant, quand on regarde de nouveau les voyages en provenance de ces deux régions du monde, le nombre total de voyages a augmenté considérablement, de 12% en provenance d'Europe centrale et orientale et de 4,8% des Amériques, ce qui rend selon l’étude les voyages aux États-Unis « moins impressionnants ».  Pour le Moyen-Orient dans son ensemble - au-delà des pays interdits - au cours de la dernière année, les réservations aux États-Unis étaient déjà en baisse de 8,8%. Mais en se concentrant sur les réservations émises du 28 janvier au 4 février, la chute est de 38%. Les réservations en Arabie Saoudite ont diminué de 60%, une baisse substantielle « probablement due en partie à une interruption scolaire du 26 janvier au 5 février, tombée en 2017 à des dates différentes ». Après la suspension du décret par le juge fédéral James Robart, les réservations vers les Etats-Unis depuis l’Iran les 3 et 4 février ont vu une poussée dramatique, cinq fois plus élevée que lors des deux mêmes jours l'année dernière. La plupart des passagers en provenance d’Iran étaient arrivés le 5 et le 6 février et avec une durée de séjour de 22 nuits ou plus et, selon les données de ForwardKeys, l'Iran a été « le seul pays à voir une telle poussée suite à la suspension de l'interdiction ». ForwardKeys précise que si les réservations de voyage sur un jour donné peuvent être significativement en hausse ou en baisse par rapport au même jour un an plus tôt, la variabilité est généralement beaucoup moins importante sur quelques jours consécutifs. La période de huit jours coïncidant avec l'interdiction de voyager « est la première fois depuis avant l'élection présidentielle américaine début novembre qu'il y a eu une longue série de variations négatives par rapport à la période équivalente de l'année précédente ». À titre de référence, les réservations entrantes aux États-Unis pour l'ensemble de l'année 2016 ont diminué de 0,4%. Il convient de noter que ForwardKeys surveille la véritable origine des voyages, et non la nationalité des voyageurs. Par conséquent, les chiffres pour les voyages à partir de lieux comme l'Iran peuvent inclure des expatriés qui y vivent et rentrent chez eux. En outre, il y a des ressortissants des sept pays interdits vivant ailleurs qui ont été empêchés de voyager aux États-Unis. En ce qui concerne les réservations pour des arrivées aux USA au cours des trois prochains mois, les sept pays « interdits » sont en retard de 15% sur l'année dernière. Cependant, le 27 janvier, ce résultat n’était qu’à 10% ; ce qui illustre selon ForwardKeys comment l'interdiction de voyager a aggravé une tendance déjà négative. Les réservations internationales pour les arrivées aux Etats-Unis pendant les trois prochains mois restent en fait supérieures de 2,3% à celles de l'an dernier ; mais huit jours plus tôt, cette avance était de 3,4%.